RDC: visite nocturne des hauts représentants de l’État chez le cardinal Ambongo à Kinshasa

RDC: visite nocturne des hauts représentants de l’État chez le cardinal Ambongo à Kinshasa

Tard dans la soirée du mardi 23 novembre, une délégation de très haut niveau composée des présidents de l’Assemblée nationale, Mboso Nkodia et du Sénat, Modeste Bahati, du Premier ministre Sama Lukonde ainsi que du tout puissant conseiller spécial de Félix Tshisekedi en matière de sécurité, François Beya, ont rencontré l’archevêque de Kinshasa, le cardinal Fridolin Ambongo à son domicile à Kinshasa.

« C’est notre père spirituel, c’est notre gardien. Nous avons l’habitude de venir ici. Mais aujourd’hui, nous sommes venus par rapport aux rumeurs que vous entendez sur les réseaux sociaux, et nous sommes venus échanger. Tout a été clarifié », a déclaré Christophe Mboso au sortir de l’entretien, assurant qu’il « n’y a aucun problème entre l’État et l’Église ».

Cet entretien s’est tenu dans la résidence du cardinal dans la commune de Limete à Kinshasa , dans une ambiance plutôt détendue, selon le président de l’Assemblée nationale. 

Au bout de deux heures d’échanges, Christophe Mboso Nkodia, a rappelé « le caractère régulier et familier de ces genres de visite auprès de celui que tout le monde considère d’abord comme un père spirituel ».

D’après lui, ils ont eu des échanges fructueux, et ont coupé court aux folles rumeurs essentiellement véhiculées dans les réseaux sociaux faisant état d’un conflit entre l’Etat et l’église Catholique :

« Nous avons l’habitude de venir ici auprès de notre père spirituel, notre archevêque. Mais aujourd’hui, nous sommes venus à cause de rumeurs que vous attendez véhiculées dans les réseaux sociaux. Nous sommes venus échanger avec son éminence pour clarifier certaines choses car y a des gens qui veulent profiter du nom de l’Eglise pour faire n’importe quoi ».

Le cardinal Ambongo a, également, qualifié de fructueux ces échanges. Il s’est dit heureux et honoré de recevoir les grands animateurs des principales institutions du pays :

« Nous avons échangé sur tout ce qui peut prêter à interprétations, comme vous avez l’habitude de lire sur les réseaux sociaux où on écrit n’importe quoi sur le cardinal. C’était pour nous l’occasion de clarifier les choses et répartir sur les bases nouvelles. L’Eglise comme l’Etat, nous sommes au service du même peuple. Nous avons intérêt à travailler ensemble pour aller de l’avant afin que notre peuple vive dignement. Nous espérons qu’à partir de maintenant, nous repartons sur des bases nouvelles ».

Les Églises catholique et protestante rejettent le choix Kadima 

Le Vendredi 29 octobre dernier, le cardinal Fridolin Ambongo avait fait un déplacement en République du Congo voisin, à Brazzaville, où il a échangé avec  le Président Denis Sassou Nguesso. A l’issue de la rencontre, il a répondu aux questions des journalistes. L’une d’elle a porté sur le point de vue de l’église catholique, après l’investiture de Denis Kadima comme président de la CENI.  

Pour l’archevêque de Kinshasa,  la position de l’église catholique est restée inchangée : 

« Notre position est claire, notre avis est contre le choix de celui qui a été investi par l’Assemblée nationale et confirmé par  le Président de la République. Nous, l’église catholique et l’église protestante qui constituons 90% de la population de la République Démocratique du Congo, nous avons dit au Président Félix Tshisekedi que ce n’était pas un bon choix », a indiqué le cardinal Fridolin Ambongo. 

Néanmoins, il note que les efforts sont entrepris pour la consolidation de la paix sociale : 

« Je suis venu, en tant qu’archevêque de Kinshasa, échanger avec lui (le Président Sassou) par rapport aux questions sociopolitique telles que ça se passe chez nous. Je peux vous rassurer qu’il a donné son sage avis par rapport à ce que nous sommes en train de vivre, j’espère que ça pourra beaucoup nous aider dans le sens de la recherche de vivre ensemble, la consolidation de la paix sociale. Mais en même temps je suis aussi archevêque des Kinshasa, cardinal de la sainte église catholique. C’est aussi l’occasion pour moi d’échanger avec le Chef d’État sur la situation de l’Eglise que ce soit du côté de Congo Kinshasa et de ce côté ici, ça fait partie de ma responsabilité, d’échanger pour voir dans quelle mesure nous pouvons collaborer ensemble pour le grand bien de notre peuple », a ajouté le cardinal Ambongo. 

Présent à cette rencontre, le premier ministre Sama Lukonde, le président du Sénat Modest Bahati ainsi que le Conseiller spécial du chef de l’Etat, François Beya ont tous démontré qu’Il n’y a aucun problème entre l’Etat et l’Eglise catholique. Il y a plus tôt un grand intérêt à continuer leur collaboration pour le bien-être des populations et pour le progrès de l’Eglise catholique au Congo, ont-ils indiqué.

(Bakolokongo avec Agences)