Rentrée scolaire en RDC: « Trop c’est trop »: les enseignants du Nord-Kivu expriment leur ras-le-bol

Rentrée scolaire en RDC: « Trop c’est trop »: les enseignants du Nord-Kivu expriment leur ras-le-bol

Au Nord-Kivu, les enseignants projettent de boycotter la rentrée scolaire prévue ce lundi. Ils demandent aux autorités d’améliorer leurs conditions salariales, qu’ils jugent chaotiques depuis plus de deux ans.

« Lorsque nous nous sommes réunis en intersyndicale, nous, enseignants du Nord-Kivu, avons décidé de ne plus aller à l’école », déclare Baala Shamavu, le président provincial de la Force syndicale nationale.

Le syndicaliste dénonce ce qu’il considère comme la légèreté du gouvernement congolais dans le paiement des enseignants.

« Trop c’est trop! Cela fait deux ans que nous souffrons dans ce pays et les politiciens ne se soucient pas de notre situation », déplore Baala Shamavu.

« Nous appelons les parents à rester à la maison avec leurs enfants, car il n’y aura pas d’enseignants pour les encadrer dans les écoles, c’est une grève sèche qui est décrétée partout , nous sommes déterminés de rester chez nous à la maison, jusqu’à ce qu’il y ait une mesure qui permettra que l’enseignant rentre dans ses droits », ajoute-t-il.

Cette décision ferme des enseignants inquiète beaucoup les parents d’élèves qui craignent une régression de la qualité de l’enseignement de leurs enfants.

C’est le cas de Kathy Kasongo, une mère de trois enfants en âge de scolarisation. Elle s’inquiète de l’avenir de ses enfants, qui ces deux dernières années ne bénéficient plus pleinement des cours à cause des grèves souvent déclenchées par les enseignants.

« Tant que le gouvernement ne s’occupe pas bien des enseignants, l’éducation de nos enfants restera en danger, parce qu’ils ne bénéficient pas d’une très bonne formation », regrette Mme Kasongo.

Appuyant les efforts des parents, les activistes et défenseurs des droits de l’enfant élèvent aussi la voix pour demander au gouvernement d’agir au plus vite.

« Les grèves à répétition ne cessent de mettre en péril l’éducation de nos enfants, c’est depuis trois ans que l’éducation est oubliée, alors qu’elle devrait être au centre des priorités de nos politiques. Il est temps de relever encore plus haut les flambeaux de l’éducation, sans l’éducation l’avenir de notre pays est enterré par certains politiciens égoïstes », souligne l’activiste Akuzwe Wallay.

Pour cette année scolaire, le gouvernement a promis d’ajouter 20 000 francs congolais, soit l’équivalent de 10 dollars américains, aux salaires des enseignants. Malgré cette décision, les enseignants mécontents restent fermes dans leur décision.

(Avec VOA)