RDC: Washington accentue des sanctions contre Joseph Kabila, Kinshasa doute encore

RDC:  Washington accentue des sanctions contre Joseph Kabila, Kinshasa doute encore

Capture-d’écran-2014-05-04-à-22.39.42Kinshasa a douté mercredi que les Etats-Unis aient l’intention de geler les avoirs du président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, alors que Washington vient d’élargir le champ de ses sanctions économiques contre la RDC.

« Pourquoi on menacerait le président de geler ses avoirs. Quel acte a-t-il posé ? », s’est interrogé le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende, lors d’une conférence de presse à Kinshasa.

« A moins de prendre le président [américain Barack] Obama pour […] un homme emporté qui dit n’importe quoi », va-t-il « prendre une décision parce que l’opposition dit que Kabila a ceci, va faire ceci », a ajouté M. Mende.

Il faisait référence aux griefs de l’opposition congolaise qui soupçonne M. Kabila de vouloir tout faire pour rester au pouvoir au-delà de décembre 2016, alors que cela lui est actuellement interdit par la Constitution qui limite à deux le nombre de mandats présidentiels.

M. Mende répondait à une question en relation avec une tribune récemment publiée sur le site internet du magazine américain Forbes laissant entendre que M. Kabila aurait amassé une fortune de « 15 milliards de dollars au cours de la dernière décennie dans des banques offshore aux Îles Vierges britanniques et ailleurs » et appelant Washington et l’Union européenne à geler ses avoirs.

« C’est un tissu de légendes infamantes », a affirmé M. Mende.

« Notre président est l’un des rares chefs d’Etat à ne pas avoir de compte dans ces [paradis fiscaux] où les autres avaient l’habitude » d’en détenir, a ajouté M. Mende.

« Si quelqu’un n’a pas 15 milliards, vous pouvez le menacer de geler 15 milliards qui n’existent pas, vous croyez que cela fait de l’effet ? » a-t-il également déclaré.

En mai, les Etats-Unis ont exhorté le président Kabila à quitter son poste en 2016 au terme de son second mandat de cinq ans.

La Maison Blanche a annoncé mardi avoir élargi le champ d’application d’un décret présidentiel de 2006 permettant de geler les avoirs de « certaines personnes contribuant au conflit » en RDC, pays dont de vastes territoires de l’Est sont ravagés par la guerre depuis vingt ans.

Désormais, ces sanctions pourront viser des personnes « responsables ou complices […] d’actes ou de mesures qui sapent le processus démocratique ou les institutions » de la RDC.

AFP