Nomination de Ronsard Malonda à la Céni: le président Félix Tshisekedi oppose son véto

Nomination de Ronsard Malonda à la Céni: le président Félix Tshisekedi oppose son véto

Le président Félix Tshisekedi a opposé son véto à la désignation de Ronsard Malonda comme président de la commission électorale. Dans une correspondance adressée à Jeanine Mabunda, présidente de l’Assemblée nationale, Félix Tshisekedi refuse d’investir Ronsard Malonda comme président de la CENI. Ronsard Malonda ne sera donc pas investi comme président de la Commission électorale nationale indépendante. Le président Félix Tshisekedi à qui revient le dernier mot a répondu à la présidente de l’Assemblée nationale pour lui faire part des irrégularités lors de la désignation de celui qui devrait diriger la centrale électorale.

La semaine dernière, dans une correspondance adressée à Jeanine Mabunda, présidente de l’Assemblée nationale, le président congolais Félix Tshisekedi avait annoncé que les conditions n’étaient pas réunies pour investir Ronsard Malonda comme président de la Céni [Commission électorale nationale indépendante]. Il avait fait remarquer que le consensus n’était pas clairement dégagé au sein de la plateforme des confessions religieuses. Cette lettre de Félix Tshisekedi avait d’abord fuité sur les réseaux sociaux avant d’être reçue à l’Assemblée nationale, provoquant un doute sur son authenticité.

« Votre lettre n’est accompagnée d’aucun soubassement, notamment les procès-verbaux de désignation et d’entérinement (de Ronsard Malonda) évoqués dans votre précitée et ; s’il échet, tous autres documents y relatifs », répond Félix  Tshisekedi.

Le chef de l’Etat « constate que l’information selon laquelle Ronsard Malonda a été désigné à l’issue d’un processus interne aux confessions religieuses est fortement contestée en fait comme en droit par certains membres de cette composante ». Il cite notamment « l’Église catholique, l’Église du Christ au Congo et l’Église Kimbanguiste ».

Dans la même correspondance Félix Tshisekedi note que l’entérinement par l’Assemblée nationale de Ronsard Malonda a été à la base de plusieurs mouvements des contestations à travers le pays.

« Par ailleurs, je ne puis manquer de noter que l’annonce de la désignation et de l’entérinement dans ces conditions contradictoires d’un membre de la composante Confessions réligieuses à la CENI, a conduit à des mouvements des contestations observés à travers le pays », constate-t-il.

Et au président Félix Tshisekedi de conclure :

« En considération de ces éléments, l’information me donnée en l’état, ne me met pas dans les conditions de disposer conformément à la loi » et d’investir Ronsard Malonda comme président de la CENI ».

L’Assemblée nationale a bel et bien réceptionné la correspondance de Félix Tshisekedi. Elle en a même accusé réception et une réponse est en cours d’élaboration. D’après des sources à l’Assemblée nationale, le procès-verbal désignant Ronsard Malonda comme délégué des confessions religieuses sera quand même envoyé au chef de l’État.

Le bureau de la chambre basse du Parlement insiste, cependant, sur le fait que la responsabilité première revient aux chefs religieux qui doivent également s’impliquer pour trouver un consensus à leur niveau.

La page Ronsard Malonda est déjà tournée

De leur côté, les représentants des confessions religieuses se sont réunis le 16 juillet. Ils ont constaté le blocage et ont projeté d’autres réunions pour les prochains jours. À ce stade, pour les protestants et les catholiques en particulier, la page Ronsard Malonda est tournée. Ils ne souhaitent même plus, à ce niveau, évoquer la question de la désignation de leur délégué au prochain bureau de la Céni.

Pour eux, la priorité reste aujourd’hui les réformes électorales qui doivent être engagées. Mais aussi la question de l’examen par l’Assemblée nationale du rapport général des activités de la commission électorale ainsi que l’audit réclamé par certains autres membres de la société civile de la gestion du précédent cycle électoral.

(Bakolokongo avec Agences)