Le rôle de la femme c’est «la maternité», selon le président Recep Tayyip Erdogan

Le rôle de la femme c’est «la maternité», selon le président Recep Tayyip Erdogan

erdogan et epouseRecep Tayyip Erdogan a affirmé lundi 24 novembre, lors d’une réunion consacrée aux violences faites aux femmes, que l’égalité hommes-femmes était « contre-nature ». Sa déclaration a rapidement fait le tour de la Toile, immédiatement enflammée de dénonciations outrées. Le parti d’opposition laïque CHP a dénoncé des propos « sexistes » en adéquation avec la vision conservatrice du président. Le chef de l’Etat turc, qui se définit comme islamo-conservateur, est depuis quelques temps un habitué de ce genre de controverses.
Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion

« L’Islam a défini le rôle de la femme, c’est la maternité », a doctement affirmé M. Erdogan, précisant que la femme ne peut pas être affectée aux même tâches que les hommes, et que donc hommes et femmes ne peuvent être mis sur un pied d’égalité. N’est-ce pas le même Erdogan qui prône depuis des années un minimum de trois enfants par femme, et verse aux mères de famille une pension pour rester à la maison, ou encore qualifie l’avortement de crime contre l’humanité ? Il n’y a donc rien de vraiment surprenant dans ces propos, qui sont ceux d’un islamiste décomplexé qui ne craint pas de donner son avis sur tout et encore moins de créer la polémique.

Ainsi, il y a quinze jours, chez un opérateur de téléphonie mobile, dénonçait-il la surconsommation de téléphones portables. La semaine dernière, il affirmait que c’était des musulmans qui avaient découvert le continent américain et non Christophe Colomb. Et cette fois, c’est devant un parterre de féministes qu’il assène ses vérités sur l’ordre naturel des choses, un ordre qu’il estime, en bon créationniste, inspiré par la religion et non par la théorie de l’évolution. Des écarts de langage tout-à-fait calculés de la part d’Erdogan, de plus en plus sûr de ses convictions et de son projet de société auquel plus personne ne semble en mesure de s’opposer aujourd’hui, mais qui inquiète de plus en plus la société turque.

Rfi