Le Premier ministre pro-Kabila, Sylvestre Ilunga Ilunkamba, visé par une motion de censure

Le Premier ministre pro-Kabila, Sylvestre Ilunga Ilunkamba, visé par une motion de censure

Une motion de censure contre le premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba et son gouvernement, signée par plus de 300 députés sur les 500 que compte l’Assemblée nationale, a été déposée ce vendredi. Cette offensive des pro-Félix Tshisekedi énerve les fidèles de Joseph Kabila qui ont claqué la porte et menacent de ne pas remettre les pieds à l’Assemblée si le bureau provisoire continue d’abuser de ses prérogatives.Sous pression depuis plusieurs mois, le Premier ministre pro-Kabila se retrouve sur un siège éjectable.

Sylvestre Ilunga Ilunkamba vit-il ses derniers jours à la tête du gouvernement ? Un mois et demi après avoir fait chuter le bureau de l’Assemblée nationale, que dirigeait Jeanine Mabunda, les députés vont très prochainement être amenés à se prononcer sur l’avenir du Premier ministre congolais.

Une motion de censure a en effet été déposée, ce vendredi 22 janvier, à l’occasion de la séance plénière. Initiée par Chérubin Okende, député d’Ensemble pour le changement, la plateforme de Moïse Katumbi, cette motion a été signée par 301 élus. Elle dépasse donc le seuil de recevabilité, fixé au quart des effectifs de l’Assemblée nationale, c’est-à-dire 125 députés sur 500.

Le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a remporté une nouvelle bataille dans son bras de fer contre son prédécesseur Joseph Kabila, avec le dépôt d’une motion de censure à l’Assemblée contre le gouvernement et son Premier ministre pro-Kabila.

Le chef du gouvernement Sylvestre Ilunga Ilunkamba est invité à se présenter mardi 26 janvier à 13h devant la séance plénière de l’Assemblée nationale, a appris samedi l’AFP de source parlementaire.

Déposée vendredi soir au bureau provisoire de l’Assemblée, la motion de censure a été signée par 301 députés sur 500 au total, a-t-on appris samedi de sources concordantes.

Ces députés se réclament de l' »Union sacrée de la nation » voulue depuis décembre par le président Tshisekedi autour de sa politique.

Déclaré vainqueur des élections du 30 décembre 2018, le chef de l’Etat gouvernait jusqu’à cette date en coalition avec son prédécesseur Kabila, qui avait gardé le contrôle du Parlement selon les résultats officiels de ces mêmes élections.

« Les échecs répétés dans l’exécution de son programme, les fautes graves cumulées et l’incompétence notoire du Premier ministre et des autres membres du gouvernement justifient cette motion de censure », expliquent les signataires dans un document de 30 pages, consulté samedi par l’AFP.

Ils affirment que c’est « spécialement dans le domaine de la défense et de la sécurité que se constate l’échec du gouvernement » en se référant aux violences qui se poursuivent dans l’Est du pays.

Sur fond de tensions politiques avec son prédécesseur Joseph Kabila, le président Tshisekedi avait suspendu les réunions du conseil des ministres dès le mois d’octobre.

Le chef de l’État a ensuite annoncé le 6 décembre la fin de sa coalition au sommet de l’État avec le camp de M. Kabila.

Le 1er janvier, M. Tshisekedi a nommé le sénateur Modeste Bahati pour identifier une nouvelle majorité qui lui soit favorable à la chambre basse du parlement. Sa mission est de 30 jours, renouvelable une fois.

« Je suis chaque jour réconforté par l’adhésion massive de la classe politique à l’Union sacrée de la nation que j’ai initié pour maximiser les chances pour poursuivre le processus de démocratisation et du développement du pays », a déclaré vendredi le président Tshisekedi, lors de ses vœux au corps diplomatique.

(Avec Agences)