Agitation à Kinshasa après de « nouvelles rumeurs de RFI contre «Joseph Kabila » , Mende dément

kabila-attentatLe débat a été relancé sur les antennes de Radio France Internationale, en début de semaine, à proposer des enfants biologiques du feu président Laurent-Désiré Kabila, assassiné le 16 janvier 2001 à Kinshasa et succédé dix jours plus tard par Joseph Kabila.

En effet, selon la radio française, se basant sur plusieurs arguments, Etienne Kabila, Aimée Mulengela Kabila et Hortense Kabila sont bel et bien des enfants biologiques de Laurent-Désiré Kabila.

Le porte-parole du gouvernement de la RD Congo et ministre des Médias Lambert Mende Omalanga a démenti mardi 12 février à Kinshasa de « nouvelles rumeurs de RFI contre le président Joseph Kabila ».

« L’implication d’un certain Etienne Kabila dans la conspiration contre les institutions de la RD Congo déjouée par les autorités sud-africaines a relancé la polémique irrationnelle autour de la famille biologique  du chef de l’Etat congolais Joseph Kabila Kabange. C’est le journaliste Boniface Villon de Radio France Internationale qui, sans citer ses sources, s’est fendu d’un commentaire au vitriol digne d’un roman noir sur de prétendus assassinats ou menaces d’assassinat d’une flopée de prétendus demi-frères ou demi-sœurs du président de la République », a-t-il déploré.

Il a indiqué que le journaliste « a cité Etienne Kabila Taratibu, demi-frère qui aurait échappé à plusieurs tentatives d’assassinat ; Aimée Kabila, demi-sœur, assassinée en 2008 à Kinshasa ; Hortense Kabila, demi-sœur, assassinée à Lubumbashi par des éléments de la garde républicaine ».

« Informations totalement dénuées de fondement »

Le ministre Lambert Mende a affirmé que « ces informations ont totalement dénuées de fondement tant en ce qui concerne les liens de filiation entre les intéressés et le défunt président Laurent-Désiré Kabila (Mzee Kabila), père de l’actuel chef de l’Etat congolais que pour ce qui est d’une quelconque responsabilité de ce dernier dans le crime, un seul, commis contre un seul de ces trois ».

« Celui qui se présente depuis l’avènement de Joseph Kabila à la tête de l’Etat congolais comme Etienne Kabila, fils naturel de Mzee Laurent-Désiré Kabila, n’est autre que M. Etienne Kiza. Il est né en 1967 à Moba de l’union entre M. Raphaël Kianzoluka, un ancien révolutionnaire lumumbiste originaire du Bandundu disparu en 1967 dans les geôles du régime de la Deuxième République et Mme Françoise Kitsa Kikapu qui venait du Sud-Kivu », a-t-il expliqué.

En outre, a-t-il ajouté, « la petite histoire nous renseigne que sieur Etienne a reçu le nom de son grand père maternel à la suite d’un différend familial grave, sa mère ayant été accusée d’avoir livré son mari au défunt président Mobutu Sese Seko qui la nommera par la suite membre du Bureau politique du MPR-Parti Etat ».

« Quelque chose de surréaliste »

 « Les revendications du soi disant Etienne Kabila Taratibu ont quelque chose de surréaliste. Mzee Laurent-Désiré Kabila, le mieux placé pour reconnaître ses propres enfants n’a jamais présenté le sieur Etienne Kiza à qui que ce soit en cette qualité de son vivant. C’est facile de revendiquer d’imputer des choses à une personne qui n’est plus de ce monde. Mzee avait quitté le Nord-Katanga en 1964 et n’a donc pas pu y avoir un fils naturel né en 1967, trois ans après son départ », a encore soutenu le porte-parole du gouvernement congolais.

« Alors que Mzee Laurent-Désiré Kabila était au pouvoir depuis 1997, il attendra patiemment l’assassinat de ce dernier quatre ans plus tard en 2001 et la désignation subséquente de Joseph Kabila à la tête des institutions transitoires de l’Etat pour sortir du bois, prétendre être +l’ainé des Kabila+ et contester les liens de filiation du nouveau chef de l’Etat », a-t-il relevé.

A la lumière des éléments en sa possession, Lambert Mende en a conclu que « la politisation de cette revendication donne à croire que la dévolution du pouvoir dans l’ordre juridique congolaise serait basée sur une succession semblable à celle d’une monarchie alors que nous  sommes en République ». 

A propos de la « demi-sœur » Aimée-Kabila, il a dit qu’«il s’agit en réalité de Mme Aimée Mulengela, fille d’un sergent Mulengela de l’ancienne Gendarmerie nationale zaïroise basé à Kipushi », au Katanga.

« On en sait assez sur elle pour signaler qu’elle a été mariée à l’âge de 15 ans par l’officier de l’ex-Garde civile Mazangala qu’elle quittera après lui avoir donné 4 enfants. C’est alors qu’elle se fera attribuer un passeport diplomatique, elle prétendra être Aimée Kabila, fille du président Laurent-Désiré Kabila. Sos cette identité, elle s’est mise en ménage avec un certain Barracuda bien connu dans les milieux interlopes de Kinshasa qui cherchait de la sorte à se rapprocher de la famille présidentielle », a affirmé Mende.

A l’en croire, « des sources proches du dossier de l’assassinat de Aimée Mulengela (alias Aimée Kabila) estiment que c’est le fameux Barracuda qui, découvrant la supercherie après avoir investi d’importantes sommes d’argent dans leur relation, se serait vengé en l’éliminant physiquement le 15 janvier 2008 ».

Le ministre Mende a aussi dit de « Hortense Kabila, un e autre +demi-sœur+ prétendument assassinée par des éléments de la Garde républicaine selon RFI », qu’« il s’agit effectivement d’une parente du chef de l’Etat mais qui n’a jamais été assassinée par personne pour la simple raison qu’elle est bien vivante et se trouve même à Londres en Grande-Bretagne, très surprise d’apprendre qu’on l’avait tuée depuis belle lurette au Katanga ».

« Hauts responsables de RFI » à Kinshasa

Par conséquent, a-t-il déclaré, « le gouvernement proteste de la légèreté de la chaine RFI dont le traitement de l’information a donné une consistance de mauvais aloi à des rumeurs malveillantes et sans fondement ».

« Nous aurons à le dire au nom du gouvernement de la République aux hauts responsables des médias publics français que nous nous apprêtons à recevoir bientôt à Kinshasa pour une séance de travail. Nous examinerons aussi en cette circonstance toutes nos réserves face à ce qui apparaît de plus en plus sur ce m »dia comme une véritable apologie de la rébellion du M23 qui est pourtant étiquetée force négative et terroriste par les instances des Nations Unies »,  a promis le porte-parole du gouvernement congolais, assurant « le signal de RFI ne sera pas coupé ».