Tchad: le gouvernement annonce avoir déjoué une tentative de coup d’Etat

Le gouvernement tchadien a annoncé le 1er mai avoir déjoué une tentative de déstabilisation du pouvoir. C’est ce qu’affirme Hassan Sylla Bacary, son porte-parole,  à la télévision nationale. Plusieurs personnes ont été arrêtées dont un député d’opposition Saleh Makki, membre de la CPDC, la Coordination des partis pour la défense de la Constitution.

DebyIl est 21 heures à Ndjamena quand le porte-parole du gouvernement apparaît à la télévision nationale. « Ce jour, dit-il, un groupuscule d’individus mal intentionnés a cherché à mener une action de déstabilisation contre les institutions de la République ». Hassan Sylla Bacary précise que les membres du « groupuscule (…) conspiraient depuis plus de quatre mois pour remettre en cause la paix », qu’ils ont été arrêtés et mis à disposition de la justice.

Contacté par RFI, le porte-parole se refuse à donner de plus amples détails. Difficile, dans ces conditions, de dire ce qu’il s’est passé. Selon nos informations, un incident aurait eu lieu en début de soirée entre la garde présidentielle et des hommes armés encore non identifiés, faisant plusieurs blessés.

Toujours selon nos informations, plusieurs arrestations ont été effectuées. Des militaires et des civils. Parmi eux, au moins un politicien, le député d’opposition Saleh Maki, membre de la CPDC, la Coordination des partis pour la défense de la Constitution, arrêté à son domicile par des policiers.

Le Tchad a une longue histoire de coups d’Etat et de rébellions. Idriss Déby a lui-même pris le pouvoir à Ndjamena à la faveur d’un coup de force en 1990, contre son ancien compagnon d’armes Hissène Habré.

ce que l’on sait de la tentative de coup d’Etat manqué  au Tchad

Au Tchad, le gouvernement a affirmé mercredi 1er mai avoir déjoué une tentative de coup d’Etat. Selon les autorités, un certain nombre de personnes, des civils et des militaires, appartenant à un groupuscule qui œuvrait dans l’ombre depuis quatre mois au moins, ont été arrêtées. Parmi elles : le député de l’opposition Saleh Makki.

D’abord, il y a ce qui n’était qualifié dans l’après-midi que d’incident. Celui-ci serait intervenu aux environs de 17 heures à la caserne de Gassi, à la sortie sud de Ndjamena, dans cette ancienne briqueterie qui accueille une division de blindés de la garde présidentielle.

C’est là que, selon le gouvernement tchadien, une partie du groupuscule était réunie. D’autres soldats de la garde présidentielle sont intervenus. Un deuxième incident aurait eu lieu dans le 7e arrondissement de Ndjamena, à l’église évangélique 22. Des combats, opposant des militaires et des civils, auraient causé des morts et des blessés.

Selon des sources militaires, les combats auraient causé la mort de trois à huit personnes. La police confirme des morts, sans en préciser le nombre, mais évoque aussi une quinzaine de blessés.

A 21 heures, quatre heures plus tard donc, le ministre de la Communication lit un communiqué à la télévision et radio nationale, annonçant le coup d’Etat déjoué. Une surprise pour tous les habitants de Ndjamena.

En effet, il n’y avait pas d’agitation particulière en ville, pas de char dans les rues, ni de renforcement de la sécurité devant le palais présidentiel. En réalité, tout le monde était devant la demi-finale de la Ligue des champions.

Quant au député d’opposition Saleh Makki, il n’a été arrêté qu’à 22 h 20, près d’une heure et demie après la lecture du communiqué. Il était lui aussi en ville en train de regarder le match.

Des policiers ont investi la cour de sa maison, menant l’arrestation dans le calme. « On vient m’arrêter », a-t-il simplement dit à son épouse, qui n’a pas pu le voir depuis.

Il ne serait pas la seule personnalité arrêtée. On parle de généraux et d’autres députés. Mais il est encore trop tôt pour confirmer toutes ces informations.

Saleh Makki appartient à la CPDC, la Coordination des partis politiques pour la défense de la Constitution. Salibou Garba, un autre député de ce mouvement d’opposition, attend que plus de clarté ne soit faite sur les conditions de ces arrestations.

Rappelons qu’un autre opposant, Ibni Oumar Mahamat Saleh, avait été arrêté par des militaires en février 2008, et qu’on n’a plus de nouvelles de lui depuis.

Notons aussi que Saleh Makki est député et que la procédure classique prévoit que c’est à l’Assemblée de lever son immunité parlementaire avant toute interpellation.

Par RFI