RDC: Saisie de cent kilogrammes de cannabis à l’aéroport international de N’djili

Un haut magistrat congolais intervient et envoie un procureur pour s’emparer de la cargaison ! Lundi 1 octobre 2012,un musicien bien connu DAWADA BIKALELA, escorté par des éléments de la garde républicaine, dont un sous-officier de cette garde, arrive à l’aéroport de N’djili et franchit allègrement le service de fouille officiel de l’Etat, Douane et autres services, pour se diriger vers le comptoir de Kenyan Airways.

Malheureusement pour lui, la sécurité de Kenyan Airways est intraitable et oblige DAWADA à ouvrir ses bagages. Surprise : bien emballées apparaissent cent cinquante bottes de cannabis (chanvre indien)pour un total de cent kilogrammes destinées à la Chine où ce musicien se rend habituellement pour vendre cette drogue.
Alors que le trafiquant n’est pas encore auditionné par le service de la brigade anti-drogue, un adjoint du procureur du parquet secondaire de Kinkole se présente et, arguant de sa force légale, oblige au responsable de ce service de lui remette sur le champ le prévenu et sa cargaison. Les éléments de l’Anti-drogue vont essayer de lui faire comprendre que la procédure voudrait qu’il devrait attendre la clôture du dossier à leur niveau pour le lui transmettre, mais le magistrat va les menacer de poursuite au cas où ils ne s’exécuteraient pas immédiatement, car ,d’après lui , il est mandaté par les plus hautes autorités!

Le service anti-drogue remettra le trafiquant et sa drogue entre les mains du dit magistrat qui va refuser l’escorte policière qu’on lui proposait ! On apprendra que ce magistrat avait agi non pas sous le couvert de son chef direct le procureur du ressort, auquel il aurait refusé de faire rapport, mais sous l’ordre direct du procureur général près la cour d’appel de Limete.
Quelques questions viennent à l’esprit : Comment ce haut magistrat a il eu vent de cette arrestation et pourquoi a t’il refusé de suivre la procédure ? C’est bien techniquement le service compétant de l’Anti-drogue qui devait compléter les enquêtes afin de permettre le démantèlement de ce réseau du crime organisé : le procureur général par son abus de pouvoir a mis à mal les investigations et démoralisé en plus ce service répressif de l’Etat congolais. Ou se trouve à présent cette drogue et son convoyeur qui devaient être placés sous bonne garde à l’inspection générale de la police judiciaire ou siège la coordination du comité anti-drogue ?

Il ya quelque temps plusieurs cargaisons de drogue, cette fois de l’héroïne avaient elles aussi été détournées à partir du même aéroport, serait-ce le même réseau qui vient à nouveau d’agir ?
Cette héroïne avait même été filmée par les media locaux et le ministre de la justice de l’époque n’avait pas pu mettre la main sur les trafiquants que l’on disait protégés à un haut niveau du pouvoir. La drogue elle aurait été revendue à un groupe criminel concurrent Kinshasa n’est elle pas citée aujourd’hui pour être devenue une des plaques tournantes du trafic de drogue international ? La Guinée, encore célèbre il y a quelque temps pour le narcotrafic, est devenue très surveillée, et les trafiquants sont donc à la recherche de routes moins contrôlées par lesquelles ils peuvent faire transiter leur marchandise sans trop de risques et, Kinshasa, comme Lubumbashi ,ont des aéroports très ouverts au passage de ces criminels qui si l’on n’y fait pas attention vont continuer à étendre leur emprise sur l’Etat congolais.

André Amisi