RDC – Présidentielle: la Conférence épiscopale déclare posséder le nom du vainqueur

RDC – Présidentielle: la Conférence épiscopale déclare posséder le nom du vainqueur
Abbé Donatien Nshole, secrétaire général de la Cenco, devant les évêques de la Cenco

En RD Congo, la Conférence épiscopale de la République démocratique du Congo (CENCO) dit posséder le nom du vainqueur de l’élection présidentielle du 30 décembre dernier. L’abbé Donatien Nshole, secrétaire général de la Cenco, a affirmé que « les données en sa possession, issues des procès-verbaux des bureaux de vote, consacrent le choix d’un candidat comme président de la République ». Il appelle la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) à respecter « la vérité et la justice ».

Nouvelle mise à jour, le 4/01/2019, 06h50 TU

La mission d’observation électorale de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) « constate que les données en sa possession, issues des procès-verbaux de vote, consacrent le choix d’un candidat comme président de la République », a déclaré son secrétaire général, l’abbé Donatien Nshole, lors la présentation de son rapport préliminaire, le 3 janvier à Kinshasa, au sujet des élections générales du 30 décembre en RDC.

« Le respect de la vérité et de la justice »

La Commission électorale nationale indépendante (Ceni) « est appelée en tant qu’institution d’appui à la démocratie, de publier, en toute responsabilité, les résultats des élections dans le respect de la vérité et de la justice », a-t-il ajouté, avant d’appeler le peuple congolais à « demeurer vigilant pour l’aboutissement heureux du processus ».

La conférence épiscopale dit disposer d’un échantillon représentatif de PV affichés dans les bureaux de vote qui lui permettent de connaître le nom du président élu. Cet échantillon porte pour l’instant sur plus de 23 000 bureaux de vote sur les quelque 70 000 bureaux installés par la Céni.

Selon l’abbé Nshole, les « irrégularités relevées » au cours du processus électoral et le jour du vote « n’ont pas pu entamer considérablement le choix que le peuple congolais a clairement exprimé dans les urnes ».

« Il y a eu des irrégularités mais nous considérons par rapport aux données que nous avons que ces irrégularités n’ont pas pu entamer considérablement le choix exprimé par le peuple congolais qui a été clair (…) Une bonne majorité de bureaux avait affiché le résultat et les PV, nous sommes en possession de cela, nous sommes mieux placés par rapport au système mis en place pour nous rendre compte de la réalité du vote. Il ne nous revient pas de proclamer les résultats mais nous avons observé que le peuple congolais a fait le choix d’un candidat comme président de la République. C’est à la Céni de proclamer, nous sommes là pour observer. » a déclaré à RFI l’abbé Donatien Nshole, porte-parole de la Cenco.

La coupure d’internet ne ralentit pas les opérations de compilation, mais la conférence épiscopale dit continuer de consolider ses propres résultats. Par contre, elle reste très claire sur le fait que c’est à la Céni de proclamer les résultats provisoires, que la commission électorale doit veiller à ce que dans les centres de compilation des résultats, les PV de résultat papier priment sur ceux des machines à voter, que les témoins et observateurs puissent suivre ce processus, que la proclamation se fasse bureau de vote par bureau de vote.

Mais quoiqu’il arrive, les évêques se disent prêts à parler si les résultats ne sont pas conformes à ceux qui étaient affichés ces derniers jours sur les murs des bureaux de vote.

Mercredi,  les évêques ont fait le tour des acteurs gouvernementaux, politiques et même diplomatiques pour faire sa mise en garde. Ce qui pouvait expliquer les réticences de la Céni à annoncer des résultats, selon un diplomate, qui pourraient être contraires à ceux détenus aujourd’hui par l’Eglise Catholique.

Le CLC et  le Etats-Unis previennent

Le CLC, le groupe de laïcs chrétiens qui avait lancé des manifestations il y a un an, a déjà prévenu. Il demande au peuple d’être vigilant. Le gouvernement, lui, a rappelé ce jeudi matin que seule la Céni avait légalement le droit de rendre public des résultats.

Jeudi, le département d’Etat a demandé aux autorités de « respecter le choix des Congolais ». Et le communiqué d’ajouter que « ceux qui sapent le processus électoral risquent de ne plus être les bienvenus aux Etats-Unis ou d’être interdits du système financier américain ».

(Avec Agences)