RDC: les États-Unis rejettent les critiques du gouvernement congolais

RDC: les États-Unis rejettent les critiques du gouvernement congolais

thomas_perriello_0Thomas Perriello, l’envoyé spécial des États-Unis pour la région des Grands Lacs, a rejeté en bloc les critiques émises par le porte-parole du gouvernement congolais à l’égard de ses partenaires occidentaux, jeudi 7 juillet. Pour ce représentant américain, son pays « ne soutient pas un candidat ou un parti, mais simplement le droit du peuple congolais à continuer de jouir d’une stabilité constitutionnelle ». Et de cibler « les individus qui minent ces efforts ».
« Proconsuls autoproclamés » aux « prétentions impérialistes » ; « ingérences inacceptables ». Le porte-parole du gouvernement congolais n’a pas mâché pas ses mots à l’égard des partenaires occidentaux de la République démocratique du Congo, lors d’une conférence de presse organisée jeudi 7 juillet.

Ces critiques de Lambert Mende sont largement rejetées par Thomas Perriello, l’envoyé spécial des États-Unis pour la région des Grands Lacs, qui affirme que les Américains n’agissent que pour « le droit du peuple congolais à continuer de jouir d’une stabilité constitutionnelle ».

« Nous n’imposons rien, dit-il, c’est la Constitution du peuple congolais. Et il en est fier. L’action du président Kabila doit être reconnue, le Congo vient de vivre une période de paix et de démocratie constitutionnelle. Mais notre politique est simple, il faut respecter la Constitution du Congo et la volonté du peuple de choisir son prochain président. »

« Nous sommes partenaires du Congo depuis longtemps »

« Nous avons été très clairs, ajoute M. Perriello, il y aura des conséquences ciblées. Non pas contre le peuple congolais, non pas contre le gouvernement du Congo, mais contre des individus qui continuent de violer les droits de l’homme et sapent la Constitution démocratique. »

« Nous sommes partenaires du Congo depuis longtemps, nous avons investi des centaines de millions de dollars chaque année sur le maintien de la paix et la bonne gouvernance. Il y a eu de réels progrès, et c’est bien ! Mais nous assistons à des reculs dans l’ouverture de l’espace politique par exemple », explique le représentant américain.

Et Thomas Pierrello de conclure : « Les États-Unis ne soutiennent pas un candidat ou un parti, nous soutenons simplement le droit du peuple congolais à continuer de jouir d’une stabilité constitutionnelle, et nous ciblons dans nos sanctions les individus qui minent ces efforts. »

Nouvelle chicote coloniale, racisme et impérialisme

Qu’il s’agisse des critiques sur la situation des droits de l’homme en RDC, ou encore des sanctions prises par les États-Unis contre le chef de la police de Kinshasa, le porte-parole du gouvernement congolais avait eu des mots très durs à l’égard des partenaires occidentaux de son pays ce jeudi.

Lambert Mende n’a pas hésité à parler d’une nouvelle chicote coloniale, de racisme et d’impérialisme. Il accuse notamment les Occidentaux de vouloir mettre « le grappin » sur la RDC. Une référence aux États-Unis, qui demandent l’ouverture de l’espace politique et la fin de la répression.

« Des gouvernements étrangers s’érigent en régents des affaires de la RDC, allant jusqu’à donner des injonctions et asséner des sanctions dites  » ciblées  » aux fonctionnaires de nos administrations », accuse le porte-parole du gouvernement de RDC.

L’opposition congolaise pointée du doigt par Mende

Cette attaque des autorités de Kinshasa, à mots couverts, concerne également le Parlement européen, le Sénat américain et la Chambre des représentants américaine.

Le porte-parole du gouvernement a parlé « des institutions parlementaires d’entités nationales et régionales auxquelles la RDC n’appartient pas (et) qui s’autorisent à délibérer, statuer, légiférer sur ses affaires intérieures ».

« Ces ingérences avilissantes et inacceptables (sont) malheureusement défendues par une certaine opposition congolaise », regrette encore Lambert Mende. Certains opposants « ont notoirement trempé dans les complots et pogroms les plus sordides de notre histoire », conclut le ministre.

L’opposant congolais Moïse Katumbi n’est pas épargné

Au passage, Lambert Mende y est aussi allé de sa salve contre l’opposant et candidat à la présidentielle, Moïse Katumbi, qui s’est exprimé très largement ces derniers jours dans les médias français.

Pour le ministre, Moïse Katumbi ne connait rien ni à la Constitution ni aux lois de la République démocratique du Congo. L’ex-gouverneur du Katanga est accusé par Lambert Mende de n’être qu’un pion de l’Occident.

Rfi