RDC : Etienne Tshisekedi en Afrique du Sud pour son premier voyage à l’étranger depuis 2011

E.Tshisekedi prete sermentL’opposant historique congolais Etienne Tshisekedi est en Afrique du Sud. Ce voyage est un événement. Depuis qu’il s’était autoproclamé vainqueur de la présidentielle de novembre 2011, le leader de l’UDPS, l’Union pour la démocratie et le progrès social, vivait confiné à domicile, dans un quartier bouclé par la police.

Depuis trois jours, la police a allégé le dispositif qui verrouillait le pâté de maisons où habite Etienne Tshisekedi dans le quartier de Limete à Kinshasa. On ne filtre plus les visiteurs. Et pour cause, le vieil opposant est parti en voyage. C’est la première fois qu’il quitte le pays depuis plus d’un an.

Etienne Tshisekedi a été invité à Pretoria pour un colloque portant sur le « rôle des armées africaines à l’ère de la démocratie ». C’est en novembre 2011, en pleine campagne avant les élections, que Tshisekedi était rentré de se dernière tournée à l’étranger. Il avait alors atterri à Kisangani en provenance d’Afrique du Sud.

Il y avait eu de nombreux incidents autour de sa résidence quand il s’était déclaré vainqueur de la présidentielle. Depuis le quartier était resté bouclé. Son entourage dit qu’il devrait être de retour dans une semaine, à moins qu’il ne prolonge son séjour.

Etienne Tshisekedi était auparavant un habitué de l’Afrique du Sud, il y a noué de nombreux contacts.

le parti de Tshisekedi ne dialoguera pas avec Kabila

Pendant que les protagonistes des pourparlers entre le gouvernement et la rébellion du M23 sont toujours à Kampala, à Kinshasa, un autre dialogue fait l’actualité. Celui du pouvoir avec l’opposition politique promis depuis la fin de l’année dernière par le président Joseph Kabila. On ne sait pas encore quand il va avoir lieu, mais il devrait être pour bientôt. L’opposition s’y prépare, à l’exception de l’UDPS qui ne veut pas dialoguer avec le régime.

Parmi ceux qui sont pour le dialogue dans l’opposition, il y a Vital Kamerhe. Lui voudrait qu’il se tienne dans une autre capitale africaine que Kinshasa, sous la médiation d’une personnalité africaine, mais pas de la RDC. Du côté du Mouvement de libération du Congo (MLC), on se dit aussi d’accord pour le dialogue, peu importe le lieu et le médiateur. Mais surtout, ne pas voir trop grand, prévient Thomas Luhaka, secrétaire général du MLC :

« On ne veut pas revenir à la conférence nationale souveraine où il y avait plus de 2 800 participants. On ne veut pas revenir non plus à Sun City qui avait été trop long. On veut quelque chose de plus allégé, mais surtout que l’on aille à l’essentiel des préoccupations actuelles des Congolais. »

Nous ne serons pas isolés »

Dans le camp d’Etienne Tshisekedi, pas de surprise, le leader historique reste dans la ligne de sa victoire et du rejet des résultats officiels des dernières élections. Donc pas de dialogue avec le camp Kabila.

Le porte-parole de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), Joseph Kapika, ne craint pas que son parti de retrouve hors-jeu :

« Le dialogue peut avoir lieu sans nous, nous ne serons pas isolés, nous serons avec le peuple congolais. Ce sont ceux qui iront chez Kabila, qui a été chassé du pouvoir par le peuple, qui seront isolés du peuple ».

Ce débat s’ouvre alors qu’on ne sait toujours pas où, quand, ni comment aura lieu le dialogue promis par le président.

Par RFI