Pourparlers de Kampala: le facilitateur ougandais Chrispus Kiyonga consulte les délégations de Kinshasa et du M23

Le facilitateur ougandais Chrispus Kiyonga a poursuivi samedi 22 juin à Kampala (Ouganda) ses consultations avec les chefs des malu2délégations du gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) et de la rébellion du M23 aux pourparlers politiques. Mais, rien n’a filtré.

« On n’est pas venu faire du théâtre ici », a déclaré le ministre congolais des Affaires étrangères Raymond Tshibanda, à l’issue de son entretien avec l’homme d’Etat ougandais.

Arrivé jeudi 20 juin à Kampala, il a eu « trois jours de longues rencontres, à huis clos, avec le facilitateur du dialogue et une réunion avec les délégués du gouvernement congolais en permanence à Munyonyo ». Samedi 22 juin, le ministre ougandais de la défense Chrispus Kiyonga s’est entretenu samedi 22 juin 2013 avec le chef de la délégation du M23 René Abandi.

« Le temps semble vite courir afin que ce dialogue fasse un atterrissage en douceur et les déclarations deviennent rares. Personnes ne sait se livrer à des interviews hasardeuses pour ne pas révéler précocement les points qui pourront être soumis à la signature incessante de l’accord de Kampala ou autre fin sans convenances », rapporte l’envoyé spécial de Radio Kivu1 émettant à partir de la ville de Goma (Nord-Kivu ».

Magloire Paluku signale que « les experts continuent aussi à se rencontrer, sans doute pour mettre la dernière main aux clauses, aucune information à glaner officiellement ».

« Depuis le retour du M23 à Kampala le 10 juin 2013, le ministre Raymond Tshibanda a effectué deux voyages dans la capitale ougandaise afin de rencontrer le facilitateur et de livrer la volonté du gouvernement congolais d’en finir, afin vite, avec ses pourparlers », a-t-il constaté.

Nouvelles exigences du M23

Après son retour à Kampala, la délégation du M23 a exigé le 11 juin de « finir les trois points restés en souffrance: la question de la sécurité, du social et de la bonne gouvernance et la question du mécanisme de vérification et de contrôle des frontières ».

Affirmant attendre du gouvernement congolais « l’expression d’une volonté pour clore ces discussions », elle l’a invité à déclarer « zone sinistrée » la partie Est de la RD Congo et réclamé l’examen de la « question du retour des réfugiés et des déplacés de guerre ».

Kinshasa refuse des « discussions interminables »

Un des membres de la délégation du gouvernement congolais, François Muamba a déclaré récemment attendre « une bonne formule » de ces pourparlers.

«Nous nous félicitons qu’ils (rebelles du M23) aient compris maintenant qu’ils n’ont pas d’autres choix, eux qui sont une force négative, s’ils veulent échapper aux frappes de la Brigade (d’intervention de la Monusco) que de retourner effectivement à Kampala», a-t-il déclaré.

Toutefois, a-t-il averti, « il ne s’agit pas pour nous de retourner à Kampala pour faire des discussions interminables. Il serait bon que la médiation nous propose en trois ou quatre jours une bonne formule pour clôturer cette affaire ».

Pendant ce temps, le gouvernement congolais se réjouit de la « forte augmentation du nombre de redditions des membres des groupes armés tant nationaux qu’étrangers qu’il s’agisse des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), des Forces combattantes Abancunguzi (FOCA), du mouvement du 23 mars (M23), aussi bien que divers groupes Maï-Maï, notamment les Patriotes résistants Maï-Maï (PRM) et un de l’UPCP (FPC) ».

« Le gouvernement salue cette augmentation des redditions dans les rangs des forces ciblées par la résolution 2098 du Conseil de sécurité de l’Onu qui a créé la brigade d’intervention. Nous continuons d’encourager tous ceux de nos compatriotes qui trainent encore parmi les forces négatives à en sortir aussi vite qu’ils le peuvent », a déclaré samedi 22 juin à Kinshasa le ministre des Médias Lambert Mende Omalanga.

Il a insisté sur le fait que « l’objectif du gouvernement n’est pas d’aller en guerre, car si la Brigade d’intervention peut se limiter à dissuader les forces négatives de persévérer sur la voie où elles sont engagées, nous aurons beaucoup gagné ; notamment par rapport aux pertes en vies humaines ».

« L’option demeure triptyque : le premier axe est politique, le deuxième diplomatique. L’option militaire n’est envisagée que comme dernier recours », a-t-il souligné.
Le Potentiel