Obsèques d’Etienne Tshisekedi: l’UDPS pose ses conditions et exige « un mausolée au centre-ville de Kinshasa»

Obsèques d’Etienne Tshisekedi: l’UDPS pose ses conditions et exige « un mausolée au centre-ville de Kinshasa»

Les familles biologique et politique d’Etienne Tshisekedi se sont concertées avec le gouvernement, mardi 7 février, pour organiser les obsèques du leader d’opposition. Dans la foulée, la mise en place d’une structure gouvernementale pour les prendre en charge a été annoncée par les autorités. Mais le lendemain, l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) a démenti : le premier parti d’opposition a décliné l’offre du gouvernement, et donné des conditions à remplir avant les obsèques de son président historique Etienne Tshisékédi.

Dans un premier temps, mardi 7 février, le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende a affirmé la décision des autorités « de créer une commission spéciale, chargée de l’organisation des funérailles de cette personnalité congolaise ». Pour les obsèques de l’ancien Premier ministre, le gouvernement a « décidé également de mettre à disposition un avion spécial qui sera à Bruxelles pour ramener la dépouille, ainsi que tous les membres de la famille se trouvant en Belgique ».

Lambert Mende a expliqué que le palais du Peuple avait été choisi conjointement par le gouvernement et la famille d’Etienne Tshisekedi comme lieu d’exposition de la dépouille, « pour le recueillement, aussi bien que pour les hommages officiels et populaires ».

Enfin, le porte-parole du gouvernement a précisé que « à la demande de la famille, le gouvernement a mis à disposition les titres de voyage pour l’ensemble des membres de cette famille et pour un certain nombre de cadres de l’UDPS qui doivent se rendre en Belgique pour revenir avec le corps ».

Et de conclure que le lieu d’inhumationde « l’illustre disparu » n’avait pas encore été défini, mais qu’il devait faire l’objet d’une discussion entre le gouverneur de la ville de Kinshasa et la famille du défunt.

L’UDPS pose ses conditions

La réaction de l’UDPS ne s’est pas fait attendre. Le premier parti d’opposition congolais a répondu par la voix de son secrétaire général. Depuis la permanence de l’UDPS, Jean-Marc Kabund-a-Kabund a déclaré que son mouvement « ne reconnaît aucun autre comité parallèle, notamment celui rendu public par le porte-parole du gouvernement »

L’UDPS a posé deux conditions sinequanone à l’enterrement de son « héros ». D’abord « la fixation du lieu et de la forme de l’enterrement », pour lequel le parti demande « l’érection d’un mausolée au centre-ville de Kinshasa où sera gardé pour l’éternité le corps du père de la démocratie ». Deuxième préalable : « La prise en charge de tous les frais liés aux obsèques par l’Etat congolais à travers le gouvernement de large union nationale en vue. »

Jean-Marc Kabund-a-Kabund a souhaité rappeler que « le seul cadre politico-juridique qui devra régir l’espace politique congolais est l’accord de la Saint-Sylvestre ». Et le secrétaire général de l’UDPS de rappeler « la nécessité et l’urgence de mettre en œuvre l’accord global inclusif du 31 décembre 2016, de manière intégrale pour décrisper la situation politique du pays. »

Trois sites pour la construction du mausolée à Kinshasa

L’UDPS, parti politique de l’opposition dont Etienne Tshisekedi était président propose au gouvernement trois sites pour ériger un mausolée où devrait être inhumé l’ancien premier ministre sous le régime de Mobutu.

Les sites proposés sont la partie située entre la 10ème et la 11ème rue de la commune de Limete où le défunt disposait d’une résidence, le palais de la justice et ou le pont Cabu, lieu où l’UDPS a tenu l’un de ses tout premiers rassemblements publics.

« Nous avons choisi Limete parce que c’est symbolique comme une commune de résistance et de la démocratie. C’est là qu’il a passé toute sa vie et c’est là qu’il a connu les hauts et les bas, pendant toute sa lutte. C’est là où était sa résidence et son cabinet du travail. Devant le palais de la justice : comme vous le savez, c’est le premier docteur en droit de notre pays. Le troisième choix c’est le pont Cabu. Le pont Cabu était sa première sortie officielle sur le plan politique pour combattre la dictature », explique Augustin Kabuya, le secrétaire national chargé de la communication de l’UDPS.

« Si le gouvernement a réellement la volonté d’honorer la mémoire d’Etienne Tshisekedi, le gouverneur de Kinshasa devrait choisir entre ces trois sites pour la construction du mausolée », tranche-t-il.

Avec rfi et radiookapi