le M23 critique la création d’une brigade d’intervention de l’ONU en RDC

La rébellion du Mouvement du 23 mars (M23), active dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), a dénoncé lundi la décision du Conseil de sécurité de l’ONU de créer une brigade d’intervention pour combattre les groupes armés opérant dans l’Est congolais. « Il s’agit de l’option de la guerre que les Nations unies viennent de lever », estime le président politique du M23, Bertrand Bisimwa, dans un communiqué.monusco-au-kivu

Au lieu « d’encourager une solution politique, en apportant un appui substantiel aux négociations politiques de Kampala » entre le M23 et Kinshasa, l’ONU choisit « de faire la guerre contre l’un des partenaires pour la paix », poursuit-il.

La brigade d’intervention chargée de lutter contre les groupes armés de l’Est, M23 en tête, devrait compter au total plus de 2 500 hommes, selon des responsables de l’ONU. Elle sera formée de trois bataillons d’infanterie, assistés d’une compagnie d’artillerie et d’une compagnie de reconnaissance et de « forces spéciales ».

Ainsi renforcée, la Mission de l’ONU en RDC (Monusco), qui a pour mandat la protection des civils, se voit désormais confier la tâche supplémentaire de « mener des opérations offensives et ciblées » – seule ou aux côtés de l’armée congolaise – pour « stopper le développement de tous les groupes armés, [les] neutraliser et les désarmer ». « Désormais, les forces de l’organe de la paix feront la guerre aux groupes des citoyens qui réclament la bonne gouvernance dans notre pays y compris ceux qui sont en pourparlers avec leur gouvernement », souligne Bertrand Bisimwa.

La résolution du Conseil, mise au point par Paris, s’inspire des résultats de l’accord régional d’Addis Abeba du 24 février, censé pacifier l’est de la RDC en proie à des rébellions depuis deux décennies. L’armée combat depuis mai le M23 dans la province riche en minerais et instable du Nord-Kivu. Des experts de l’ONU accusent le Rwanda et l’Ouganda, voisins de la RDC, de soutenir la rébellion, ce qu’ils réfutent.

Des pourparlers de paix ont commencé en décembre à Kampala mais ont été suspendus après que le M23 s’est scindé en deux factions. Les pourparlers devraient reprendre avec la branche encore active en RDC – l’autre, battue par sa rivale, ayant fui au Rwanda.

Le Monde.fr