Depuis Paris, Martin Fayulu met en garde Moise Katumbi et Jean-Pierre Bemba contre le poste de Porte-parole de l’opposition

Depuis Paris, Martin Fayulu met en garde Moise Katumbi et Jean-Pierre Bemba contre le poste de Porte-parole de l’opposition
Martin Fayulu devant la communauté Congolaise de France, samedi 26 octobre, présidant le dîner-conférence dans un hôtel au centre de Paris.

Au cours d’un diner-conférence devant la communauté Congolaise de France, samedi 26 octobre à Paris où il séjourne avec l’ancien premier ministre Adolphe Muzito, le président Martin Fayulu a mis en garde ses pairs de Lamuka, Moise Katumbi et Jean-Pierre Bemba, contre le poste de porte-parole de l’opposition «républicaine» sachant que « Fayulu n’est pas dedans ». Martin Fayulu a même évoqué et dénoncé l’éventualité d’un complot ourdi contre lui. Il a aussi declaré que Felix Tshisekedi a accordé un petit sursis de courte durée à Joseph Kabila qui ne va pas durer et va aller très vite.

« Accepter le poste de porte-parole sachant que Fayulu n’est pas dedans veut dire réduire l’influence de Fayulu, mais ils n’arriveront pas »,

« Pourquoi ? Parce qu’on va payer le porte-parole ? Parce que vous voulez accepter que Tshisekedi a été élu ? Accepter le poste de porte-parole veut simplement dire accepter que Tshisekedi a gagné l’élection présidentielle ».

Vue de l’assistance et scène de fête au dîner-conférence présidé par Martin Fayulu dans un hôtel à Paris

Fayulu répondait ainsi aux propos de Katumbi devant la population de Goma où il a déclaré publiquement: « Si tu dis que tu n’es pas de l’opposition, il faut retirer tes députés de l’Assemblée nationale ».

Cette déclaration de mise en garde de Fayulu a été la réponse du berger à la bergère. Sans toutefois les nommer, Martin Fayulu, appuyé par l’ancien premier ministre Adolphe Muzito, a vivement mis en garde ses paires contre toute tentative d’accepter le poste de porte-parole de l’opposition au parlement. Ce qui revient à réduire la plateforme Lamuka majoritaire qui a largement remporté les élections générales du 30 décembre 2018 à tous les échelons nationaux (présidentielle, législatives nationales et provinciales) en opposition minoritaire en République démocratique du Congo. Cette démarche implique reconnaitre que Felix Tshisekedi a été légitimement élu président de la république. Martin Fayulu a même évoqué l’éventualité d’un complot ourdi contre lui.

Katumbi favorable pour l’opposition républicaine

Moïse Katumbi a débuté le même samedi 26 octobre sa tournée dans l’Est du pays. Devant les milliers de partisans qui ont fait le déplacement dans le stade Afya à Goma, Katumbi s’est prononcé clairement en clamant que sa place est dans l’opposition, se présentant en chantre du changement et de la rupture. Il a exprimé sa détermination de rester dans l’opposition et a même annoncé la création prochaine de son parti politique et le rôle qu’il veut jouer.

Bien auparavant Moïse Katumbi s’est ensuite attaqué à Martin Fayulu et Adolphe Muzito sans les citer nommément, les accusant de mentir au peuple en affirmant qu’ils ne sont et ne se reconnaissent pas de l’opposition.

« Au sujet de l’opposition, beaucoup de gens vous mentent. N’est-ce pas que nous avons des députés au Parlement ? Si tu dis que tu n’es pas de l’opposition, il faut retirer tes députés de l’Assemblée nationale. Je ne vous dis que la vérité (…). L’opposition exigeante, c’est être à l’écoute et au service du peuple »,

 « Combien veulent que je reste dans l’opposition ? Je viens vous demander l’autorisation de créer mon parti politique. Là nous avons l’autorisation et la bénédiction de votre part (…). Le changement, c’est la volonté de la population »,

« Notre parti politique ne sera pas un parti de voleurs. Si tu es un voleur ta place n’est pas dans notre parti. Nous ne cherchons pas les gens qui ont des poches plus profondes que la longueur de leurs pantalons ».

La question de porte-parole de l’opposition divise les élus de la plateforme politique Lamuka au parlement. Le président Fayulu et l’ex-premier ministre Muzito ne se reconnaissent pas dans l’opposition et considèrent qu’accepter ce poste revient à reconnaitre de facto la victoire et la légitimité de Félix Tshisekedi à la présidentielle du 30 décembre 2018.

La question du porte-parole de l’opposition est au centre de divergence entre les partisans de l’opposition républicaine de Moise Katumbi et Jean-Pierre Bemba et ceux de la Dynamique de vérité des urnes qui sont les radicaux Martin Fayulu et Adolphe Muzito.

Le porte-parole de l’opposition a rang de ministre d’Etat au niveau national. Il jouit des avantages et immunités y afférents, d’après la loi n° 07/008 du 04 décembre 2007 portant statut de l’opposition politique en République démocratique du Congo.

(Exclusif Bakolokongo)