Congo-Brazzaville: l’opposant Jean-Marie Michel Mokoko enfin évacué vers la Turquie

Congo-Brazzaville: l’opposant Jean-Marie Michel Mokoko enfin évacué vers la Turquie

Les autorités congolaises ont accepté de faire évacuer Jean-Marie Michel Mokoko pour des soins en Turquie. L’avion médicalisé destiné à l’évacuation de l’opposant congolais, Jean-Marie Michel Mokoko, candidat à la présidentielle de 2016, hospitalisé dans un hôpital de Brazzaville depuis le début de ce mois, a décollé de l’aéroport Maya-Maya de la capitale congolaise ce jeudi 30 juillet à 11H28, heure locale, selon son avocat Me Yvon Éric Ibouanga. L’information a été confirmée par une source aéroportuaire. l’avion devrait atterrir à Ankara en Turquie. 

Après plusieurs sollicitations des ONG, des avocats et même d’opposants politiques pour l’évacuation sanitaire de l’opposant Jean-Marie Michel Mokoko, hospitalisé à Brazzaville depuis le début de ce mois, le président congolais Denis Sassou-Nguesso aurait donné son accord en début de semaine pour que le général aille se faire soigner en Turquie.

Un accord a finalement été trouvé au sujet de l’évacuation de Jean-Marie Michel Mokoko, a indiqué le correspondant de Rfi à Brazzaville, Loïcia Martial. Il est parti ce jeudi pour Ankara, accompagné de son médecin, a confirmé le ministre congolais des Affaires étrangères. Selon une source proche du dossier, l’avion médicalisé qui a transporté le général Jean-Marie Michel Mokoko etait sur le territoire congolais depuis quelques jours.

Le général Jean-Marie Michel Mokoko, interné dans un hôpital à Brazzaville depuis quelques semaines, a finalement été évacué en Turquie pour y recevoir des soins. Cet opposant au régime de Sassou N’Guesso aurait vu sa santé se dégrader au fil des temps. En début du mois de juin dernier, une situation qui conduit à son hospitalisation dans une structure sanitaire de Brazzaville, a incité les organisations de défenses des droits de l’Homme à demandent son évacuation à l’étranger pour recevoir les soins appropriés.

Selon des sources proches de l’opposant, « le président de la République n’y a vu aucune objection, en principe cela ne devrait pas tarder. Il est à bord du Boeing 7379F2, dont l’atterrissage est prévu ce jeudi à 04h29 à Istanbul, la capitale turque ». Des propos relayés par les médias de la place. Certaines indiscrétions laissent entendre que l’évacuation vers la Turquie serait le choix du Président congolais Denis Sassou N’Guesso et non celui de la famille du général, qui optait pour la France où le Maroc. Dans la foulée, d’autres sources estiment que « la Turquie n’est pas le bon choix, l’opposant ne bénéficie pas de l’accompagnement ni de son médecin et ni d’un membre de sa famille ».

Crise de paludisme aiguë

La santé du général Mokoko s’est fortement détériorée le mois dernier, alors qu’il était incarcéré depuis quatre ans à la maison d’arrêt de Brazzaville. Il y a trois semaines, il a été transféré à l’hôpital militaire de Brazzaville, souffrant d’une crise de paludisme aiguë, aggravée par de l’hypertension.

Depuis, sa famille demande son évacuation sanitaire vers le Maroc ou la France. Elle a été reçue par le chef de l’Etat en début de semaine. Ce dernier ne se s’est pas opposé à une évacuation à l’étranger.

Mais pour Brazzaville, il n’est pas question de l’envoyer en France. Les relations avec Paris ont été compliquées ces derniers temps, fait-on savoir dans la capitale congolaise et « on ne voudrait pas les envenimer à nouveau ». Le choix s’est donc porté sur Ankara avec qui Brazzaville entretient une coopération étroite.

Arrivé troisième au scrutin présidentiel de mars 2016 avec 13,74% des voix, Jean-Marie Michel Mokoko a appelé les Congolais à la désobéissance civile en vue de contester la réélection de Denis Sassou N’Guesso, au pouvoir depuis 1979. Après cet appel à la désobéissance, l’opposant a été arrêté en juin 2016 et condamné le 11 mai 2018 à 20 ans de prison pour « atteinte à la sureté de l’État, détention d’armes et trouble à l’ordre public ».