RDC/Congo-Brazzaville: le général Faustin Munene enlevé vers le Gabon pour être livré à Kinshasa

RDC/Congo-Brazzaville: le général Faustin Munene enlevé vers le Gabon pour être livré à Kinshasa
Général Faustin Munene, ancien chef d’état-major des armées de la République démocratique du Congo/Photo-Bakolokongo

Le général Faustin Munene, ancien chef d’état-major des armées de la République démocratique du Congo, a été enlevé au Congo-Brazzaville où il avait trouvé refuge depuis 2010, par les sbires de Joseph Kabila vers le Gabon pour être extradé en République démocratique du Congo. Un plan tripartite concerté entre Kinshasa, Brazzaville et Libreville.

Comment le général Munene s’est-il retrouvé au Gabon? D’après les sources concordantes de la rédaction de Bakolokongo, le plan d’enlèvement a été minutieusement préparé et exécuté depuis Kinshasa par les services de sécurité du président Joseph Kabila en collaboration avec leurs homologues du Congo-Brazzaville et du Gabon. D’ailleurs l’équipe de l’opération de la mission était composée des éléments de ces trois pays pour éviter le couac et s’assurer du bon déroulement de l’opération.  

Le général Faustin Munene a été surpris et enlevé dans la nuit de mercredi 10 janvier par des inconnus qui lui ont fait croire qu’ils étaient là pour sa sécurité et avaient reçu l’ordre de la hiérarchie pour le déplacer cette nuit-là. Les inconnus prétendus de service de sécurité du Congo-Brazzaville l’ont embarqué nuitamment dans une jeep 4×4 avec quatre autres membres de sa garde rapprochée vers une destination inconnue pour se retrouver le lendemain jeudi 11 janvier dans la ville de Franceville au Gabon. C’est ici que les choses commencent par se préciser. Le général Faustin Munene s’aperçoit que la situation géographique et l’identité de ces hôtes présentent une impression et un climat malveillant. Trop tard, il est déjà dans le piège de son bourreau et conduit vers une autre destination, cette fois-ci, sans ces coéquipiers de la garde rapprochée. La lumière jaillit et le masque tombe : il s’agit bel et bien d’une opération commanditée par le sinistre président Joseph Kabila et ses sbires pour enlever et se débarrasser de celui qui est considéré comme une menace redoutable pour la stabilité de son régime d’imposture et d’occupation.

Nos sources nous renseignent que le général Faustin Munene a été ensuite embarqué dans un avion privé à Franceville pour Libreville et que l’administration de la République du Gabon du président Ali Bongo est déjà bien disposée à l’extrader vers Kinshasa où tout observateur averti peut tirer des conclusions évidentes de la suite et du traitement qui serait réservé à l’opposant général Faustin Munene une fois extradé à Kinshasa.

Toutefois beaucoup de questions restent encore sans réponse à ce stade quant aux détails de la situation qui présente beaucoup de zones d’ombre. 

La Résistance congolaise met en garde le Gabon

A l’annonce de cette nouvelle, la résistance et la diaspora congolaise a affiché un sentiment de déception et de colère et en appellent à la mobilisation générale. Elles mettent en garde le président gabonais Ali Bongo contre toute tentative de livrer le général Faustin Munene qui est considéré comme le dernier nationaliste résistant de l’histoire nationale et farouche opposant qui a vivement dénoncé le régime d’imposture et d’occupation criminel de Joseph Kabila en RD Congo. La résistance et la diaspora congolaise préviennent qu’en cas d’un mouvement malheureux et malveillant de la part du régime d’Ali Bongo, les intérêts gabonais à l’étranger seront systématiquement menacés et d’autres actions de grande envergure imprévisibles de vengeance seront sans pitié. Quid du Congo-Brazzaville ?

Victime d’un double attentat d’assassinat

Pour rappel, le général Faustin Munene a été victime de deux attentats d’assassinat perpétrés contre sa personne en mai 2009 et en septembre 2010 à Kinshasa. Ses résidences sont assiégées et mises à sac par la garde prétorienne de Joseph Kabila. Un complot d’assassinat commandité par Joseph Kabila lui-même, d’après les déclarations de certains militaires qui ont opéré la mission.

Au mois d’octobre 2009, le général Munene est agressé par des bérêts verts, sa résidence dans la commune kinoise de Bandalungwa est attaquée une nuit par des «hommes en uniforme». Les agresseurs semblaient bien informés. Le général se trouvait sur le lieu. L’agression aurait duré trois heures. Les agresseurs ont fini par battre en retraite. Aucune enquête n’a été ouverte jusqu’à ce jour. Le 27 septembre 2010, nouvelle attaque au domicile situé dans la commune de la Gombe, le Général Faustin Munene est porté disparu.  Absent du lieu, Munene a eu la vie sauve grâce à un coup de fil : «Ne rentrez pas à la maison de la Gombe, des éléments de la garde présidentielle sont occupés à la perquisitionner.»

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Le général réussit à s’échapper et prend le chemin du maquis, il dénonce alors une cabale montée contre lui par le pouvoir de Kinshasa et parle de politique de règlement de compte. Pourquoi ? On apprendra que Munene est suspecté de préparer un coup d’Etat pour renverser «Joseph Kabila». Il décrie le régime d’occupation et annonce la création de l’Armée de Résistance Populaire(ARP) : une plateforme politico-militaire qui rassemble toutes les organisations et mouvements d’opposition et de résistance, d’auto-défense populaire acquis au changement pour sauver la jeune démocratie et libérer des institutions républicaines prise en otage par le régime totalitaire de Joseph Kabila en RD Congo. Il s’exile au Congo-Brazzaville où il se verra assigné à résidence.

Brazzaville refuse d’extrader le général Munene

Fin décembre 2010, dans l’affaire des présumés infiltrés ex-Faz au  Bas-Congo qui sera attribuée à l’ancien Chef d’état-major général des FAC, le tribunal militaire de garnison de Matadi à la merci du régime condamne par défaut, le 4 mars 2011, le général Faustin Munene à perpétuité et au payement de 5 milliards de dollars USD.

Kinshasa réclame alors son extradition, en dépit de l’absence des accords en la matière,  mais le Président congolais Denis Sassou  Nguesso refuse catégoriquement et rejette cette demande qu’il estime non crédible et dangereuse malgré les garanties sécuritaires avancées par le régime de Joseph Kabila. Affirmant que depuis l’événement triste de Pierre Mulele, l’oncle du général Munene, l’administration congo-brazzavilloise a pris la décision de ne plus coopérer avec Kinshasa en cette matière. La Diaspora rd-congolaise se félicite et salue la décision de Brazzaville qu’elle qualifie de sage et responsable. Mais qu’en est-il resté de ce refus aujourd’hui ?

Exclusif Bakolokongo