Affaire remise en liberté provisoire de Kamerhe: « il n y a jamais eu caution ni avion médicalisé ». Un scandale judiciaire

Affaire remise en liberté provisoire de Kamerhe: « il n y a jamais eu caution ni avion médicalisé ». Un scandale judiciaire

Des révélations troublantes qui viennent accabler l’esprit de l’opinion publique nationale dans le dossier de  remise en liberté provisoire de Vital Kamerhe. C’est un scandale judiciaire, selon une source judiciaire près du dossier qui se serait d’ailleurs opposée à cette décision de remise en liberté provisoire qui s’est confiée discrètement en exclusivité à la rédaction de bakolokongo.com .

«C’est un scandale judiciaire. L’ancien directeur de cabinet du Chef de l’Etat congolais, Félix Tshisekedi, n’a jamais versé de « grande caution » ni soumis à des conditions quelconques pour bénéficier de remise en liberté provisoire». Cette source judiciaire qui requiert l’anonymat affirme aussi : «il est de l’obligation du pouvoir judiciaire qui se prononce au nom du peuple congolais de rendre public et motiver les décisions prises en délibéré pour les personnes condamnées. Mais dans le cas Kamerhe tout s’est passé dans la pression, l’opacité, la manipulation, la magouille… Les injonctions sont tombées du plus haut avec menaces et intimidations. Cette affaire est très politisée», conclut notre confident.

Une autre source, cette fois, dans les coulisses de la régie des voies aériennes (RVA) de l’aéroport international de Kinshasa/N’Djili a affirmé que le Jet privé qui a transporté l’ancien directeur de cabinet de Félix Tshisekedi n’a jamais été médicalisé comme déclaré officiellement. La source étant impliquée dans les préparatifs de ce vol confirme même : «c’est Kamerhe lui-même qui a loué et affrété le Jet privé de la compagnie Harmony Jets (Malta) immatriculé 9H-GRS, ce n’est pas l’État congolais.»

Nos renseignants ont promis apporter encore plus des renseignements complémentaires à la rédaction de bakolokongo.com dans cette affaire.

Manipulation et parodie judiciaire

Condamné en appel à treize ans de prison pour corruption et détournement de fonds publics, la Cour de cassation de la République démocratique du Congo a accordé lundi 6 décembre 2021 la liberté provisoire à l’ancien directeur de cabinet du Chef de l’Etat congolais, Félix Tshisekedi. L’instance judiciaire affirmait, sans plus de détails, que cette liberté provisoire est assortie d’une grande caution et de certaines conditions.

Lundi 03 janvier 2022, Kamerhe est désormais autorisé à quitter le pays pour se faire soigner à l’étranger et s’envole dans la soirée vers l’Europe accompagné de son secrétaire particulier, son épouse et son médecin, selon les sources de son parti. À ce stade, aucune date de retour n’a même été communiquée. Son entourage précise que l’autorisation de sortie qui lui a été accordée ne mentionne pas ce détail. Qui a accordé et signé l’autorisation de sortie ?

De quoi souffre Kamerhe ?

Ni les instances judiciaires, ni les établissements pénitentiaire et hospitalier n’osent donner l’information dont ils ont l’obligation vis à vis de l’État et du peuple congolais. Tout se passe dans l’opacité absolue. Ses proches affirment qu’il présente et se plaint de problèmes respiratoires depuis plusieurs mois.

Déjà avant sa libération provisoire, Vital Kamerhe n’était plus détenu dans sa cellule de la prison centrale de Makala. Il était interné dans un centre médical de la capitale. De quoi souffre le prisonnier Kamerhe, dans quel pays est-il parti suivre les soins médicaux appropriés et pour combien de temps? Mystère. Son bulletin médical n’a jamais été rendu public ni par par le pouvoir judiciaire ni par le centre hospitalier.

Arrêté le 8 avril 2020, il avait été condamné à vingt ans de prison en première instance, le 20 juin 2020. La justice congolaise l’avait reconnu coupable du détournement de plus de 48 millions de dollars destinés à la construction de logements sociaux dans le cadre du programme présidentiel dit des « cent jours ». À l’époque puissant directeur de cabinet de Félix Tshisekedi, Kamerhe avait été condamné avec l’entrepreneur libanais Samih Jammal, son principal co-accusé, et Jeannot Muhima Ndoole. Dans sa décision rendue mardi 15 juin, la cour d’appel a déchargé Vital Kamerhe du blanchiment de capitaux, contrairement à Jammal. Toutes les parcelles des condamnés acquises en période suspectée et la somme de 7 millions de dollars de Kamerhe logés dans une banque sont ainsi saisies.

« De la comédie politique »

Incarcéré à la prison de Makala, il avait quitté le pénitencier le 23 août 2020 pour des raisons sanitaires. Depuis, le patron de l’Union pour la nation congolaise (UNC), l’un des partis alliés de Félix Tshisekedi, purgeait sa peine à la clinique Nganda, où une poignée de proches collaborateurs et de membres de sa famille avaient accès à lui. En coulisses, Kamerhe, qui a maintenu un canal de discussion avec le président Tshisekedi, est d’ailleurs resté actif pour tenter d’obtenir une évacuation sanitaire.

Dénoncé comme une « affaire politique » par les soutiens de Kamerhe, le procès « des 100 jours », retransmis en direct à la télévision congolaise, avait engendré de nombreuses tensions au sein de la majorité. L’UNC a exigé à plusieurs reprises la libération de son président, menaçant même de conséquences politiques en cas de maintien de ce dernier en détention.

Nommé directeur de cabinet du chef de l’État en janvier 2019, Vital Kamerhe a été arrêté le 8 avril 2020. Il avait été condamné par le tribunal de grande instance Kinshasa/Gombe le 20 juin 2020 à vingt ans des travaux forcés pour détournement des fonds publics.

Le tribunal avait dit « établie en fait et en droit l’infraction de détournement des deniers publics portant sur le montant de 48 831 148 $USD à charge des prévenus Samih Jammal et Kamerhe Lwa Kanyingini Vital ».

(Exclusif Bakolokongo)