A Rio, le pape François annonce les prochaines JMJ en 2016 dans la Cracovie natale de Jean-Paul II, en Pologne

Une nuit à la belle étoile sur la plage de Copacabana à Rio, suivie par le recueillement au moins 2 millions de jeunes catholiques venus assister à la messe célébrée par le pape François ce dimanche 28 juillet, pour marquer la fin de la 28e édition des Journées mondiales de la jeunesse (JMJ). Le pape a dévoilé la prochaine ville dans laquelle auront lieu les JMJ : Cracovie, en Pologne.

pape-copacabanaAvec nos envoyés spéciaux à Rio de Janeiro, Antoine-Marie Izoard et Geneviève Delrue

« L’évangile est pour tous et non pour quelques-uns », a martelé le pape en espagnol, lors de sa dernière rencontre avec les participants des JMJ de Rio. Il a exhorté les fidèles à ne pas avoir peur d’aller et de porter le Christ en tous milieux jusqu’aux « périphéries de l’existence ». Une expression qu’il utilise très fréquemment depuis des mois. « Porter l’évangile, c’est porter la force de Dieu pour abattre le mal et la violence, faire tomber les barrières de l’égoïsme, de l’intolérance et de la haine », a-t-il précisé.

« Jésus Christ compte sur vous. L’Eglise compte sur vous. Le pape compte sur vous », a lancé François au terme de son homélie. Le souverain pontife, qui n’a jamais ménagé son énergie tout au long de ces JMJ, multipliant les gestes affectueux et les petites phrases complices – malgré ses 76 ans -, est apparu particulièrement recueilli ce dimanche. Il a célébré la messe en présence des chefs d’Etat du Brésil, de Bolivie, du Surinam, mais aussi de son pays, l’Argentine.

Au cours de la messe, il a également béni un couple et une fillette, atteinte d’une malformation congénitale qui pousse souvent les parents à ne pas garder leur enfant. Devant le pape, les parents arboraient un t-shirt sur lequel on pouvait lire en portugais : « Stop à l’avortement ».

Puis François a annoncé la ville choisie pour accueillir les prochaines JMJ en 2016. Ce sera un retour en Europe, dans la ville d’origine du pape Jean-Paul II : Cracovie, en Pologne.

Ce dimanche, deux millions de pèlerins au moins sont venus écouter le pape, dans une liesse identique à celle de la veille et de l’avant-veille. Pourtant, la nuit avait été courte et bruyante, animée par les Chiliens, les Argentins, les Uruguayens, bref des jeunes d’Amérique latine tous réunis à Copacabana. Une fois le pape parti, samedi soir, ils ont chanté et dansé jusqu’au petit matin.

Ce fut une veillée moins recueillie qu’à Madrid il y a deux ans, en présence du pape Benoit XVI, mais comme l’expliquait à RFI un père de famille français venu avec ses deux fils, la personnalité du pape et le lieu, la mythique plage de Copacabana, ont donné un caractère particulièrement festif à ce rassemblement.

rio1La messe géante de clôture des 28e JMJ restera, par le nombre et l’enthousiasme des fidèles, dans la mémoire des Cariocas, les habitants de Rio. Là-bas, la génération du pape François est née.


Cracovie, un choix très symbolique

Avec notre correspondant à Varsovie, Damien Simonart

Depuis la mort de Jean-Paul II en avril 2005, les Polonais ne cessent d’honorer sa mémoire. A travers les statues à son effigie, les rues à son nom, ou encore ses portraits affichés dans les églises, le pape polonais est bien présent dans son pays natal.

Après l’annonce il y a trois semaines de sa prochaine canonisation, l’organisation des Journées mondiales de la jeunesse en 2016 dans sa ville d’origine est un nouvel hommage à Jean-Paul II. Ce sera en effet le 30e anniversaire des JMJ que ce dernier a lui-même fondées.

En 1986, lors de la première édition à Rome, le pape polonais avait rassemblé environ 300 000 fidèles. Dans trois ans à Cracovie, ville dont il a été l’archevêque avant de devenir pape, ils seront plusieurs millions à venir prier.

En apprenant la nouvelle, l’actuel archevêque de Cracovie, Mgr Dziwisz, a fait part de son « immense joie », tout en plaçant les catholiques polonais devant leurs futures responsabilités. Mais ces derniers sont confiants, forts du succès des premières JMJ organisés en Pologne, à Czestochowa, en 1991.

RFI