Zimbabwe: Purge au sommet de l’Etat, la vice-présidente et huit ministres limogés

Zimbabwe: Purge au sommet de l’Etat, la vice-présidente et huit ministres limogés

mugabe-mujuru-590Le président zimbabwéen Robert Mugabe a limogé mardi sa vice-présidente Joice Mujuru, avec qui il est en conflit ouvert, ainsi que huit ministres proches d’elle, a annoncé le gouvernement.

« Le président RG Mugabe a exercé ses pouvoirs exécutifs pour libérer l’honorable Joice Mujuru (…) de son poste de vice-présidente de la République du Zimbabwe, avec effet immédiat », a indiqué dans un communiqué le secrétaire en chef du gouvernement, Misheck Sibanda.

« Il est devenu évident que sa conduite dans l’exercice de ses fonctions était devenue incompatible avec le niveau attendu, présentant un conflit entre les responsabilités officielles et des intérêts privés », a-t-il ajouté.

Joice Mujuru, longtemps considérée comme probable héritière du vieux président Robert Gabriel Mugabe, était soumise depuis plusieurs semaines à un feu nourri d’une partie de la Zanu-PF, le parti dominant au Zimbabwe.

Elle a été accusée pêle-mêle d’incompétence, de corruption et de complot pour assassiner le père de l’indépendance du pays, qui, à 90 ans, est au pouvoir depuis 1980.

Le congrès de la Zanu-PF, la semaine dernière, l’avait déjà exclue du comité central, tandis qu’il reconduisait M. Mugabe à la tête du parti et plaçait son épouse Grace à la tête de l’influente Ligue des femmes.

Mr et Mme Mugabe n’avaient pas été avares de critiques à l’égard de Joice Mujuru, veuve d’un ancien compagnon d’armes du président, décédé en 2011 dans le mystérieux incendie de leur maison.

Robert Mugabe a également congédié mardi huit ministres proche de Mme Mujuru (Affaires présidentielles, Information et Communication, Indigénisation, Education supérieure, Services publics, Energie et province du Mashonaland oriental).

La Zanu-PF est déchirée depuis plusieurs années par une guerre de succession, opposant notamment Joice Mujuru et le ministre de la Justice Emmerson Mnangagwa –qui dans le passé a contrôlé la police secrète et l’armée–, pour remplacer un jour M. Mugabe.

Emmerson Mnangagwa, qui à 68 ans vient d’être nommé au comité central du parti, semble maintenant bien revenu dans la course.

Robert Mugabe doit désigner mercredi ou jeudi les deux nouveaux vice-présidents de la Zanu-PF, de même qu’il doit compléter son équipe gouvernementale.

Avec Afp