RDC: Querelle de leadership entre l’ambassadeur et le chargé d’affaires à Bruxelles

RDC: Querelle de leadership entre l’ambassadeur et le chargé d’affaires à Bruxelles
Dominique Kilufya Kamfwa, ambassadeur de RD Congo auprès de l’Union européenne et du Benelux

Après une absence de plus de six mois, l’ambassadeur de RD Congo auprès de l’Union européenne et du Benelux, Dominique Kilufya Kamfwa, a fait sa réapparition dans la capitale belge. Mais son chargé d’affaires, qui assurait l’intérim, refuse de lui rendre la place.

Il n’y a pas qu’à Kinshasa que querelles de leadership et arguties juridiques bloquent le bon fonctionnement des institutions. L’ambassade de RD Congo à Bruxelles, connait, elle aussi une étonnante bagarre depuis le retour, il y a quelques jours, de son ambassadeur, Dominique Kilufya Kamfwa, après plus de six mois d’absence.

Comme Jeune Afrique l’avait révélé début mars, l’ambassadeur à Bruxelles avait été rappelé à Kinshasa mi-2016, ce qui ne lui avait pas permis de tenter de dissuader l’Union européenne de prononcer des sanctions contre sept hauts responsables congolais.

Originaire du Haut-Katanga, comme Moïse Katumbi, Kilufya était soupçonné par certains responsables à Kinshasa de rouler pour l’opposant.

Or il a finalement fait sa réapparition à l’ambassade il y a une semaine. Son arrivée, toutefois, n’a pas été bien accueillie par tout le monde.

« Préserver la bonne image de la RDC »

Le chargé d’affaires, Paul-Crispin Kakhozi Bin-Bulongo, qui assurait l’intérim, a ainsi rédigé, le 30 mars, une note de service à l’attention du personnel de l’ambassade et que Jeune Afrique a pu consulter, dans laquelle il dénonce « l’irrégularité » de sa présence à l’ambassade. « Pour cette raison, poursuit la note, aucune réunion ne peut être convoquée par lui, car il est censé se trouver présentement à Kinshasa. Toute personne qui tenterait d’y prendre part s’exposera à des sanctions sévères », menace-t-il.

Mais Kilufya n’entend pas se laisser faire. Le même jour, ce dernier a également rédigé une note de service, dans laquelle il dénonce « les initiatives » du « ministre-conseiller Kakhozi pour s’affirmer comme chef de mission à notre ambassade ». « Avec mon arrivée en poste, la fonction de chargé d’affaires prend automatiquement fin, et cela quel [sic] que soit la nature de ma présence au poste de mon accréditation. On ne peut en effet exercer l’intérim de quelqu’un qui est en place. »

Kinshasa n’a, semble-t-il, pas encore tranché cette dispute. Dans sa note, Kilufya demande encore au personnel de l’ambassade de « préserver la bonne image de la République démocratique du Congo après des autorités de l’État accréditaire (sic) » en adoptant « un comportement exemplaire ». En cela, il est sans doute déjà trop tard.

Avec Jeuneafrique