RDC: plus de 300 détenus en cavale après une évasion au Kivu

RDC: plus de 300 détenus en cavale après une évasion au Kivu

bukavu-prisonPlus de trois cent détenus étaient en cavale dimanche après s’être évadés nuitamment de la prison de Butembo, au Nord-Kivu, dans l’Est de la République démocratique du Congo, a-t-on appris de sources concordantes.

« Sur les 423 prisonniers, il n’en reste plus que 120, 303 sont partis », a déclaré à l’AFP un responsable de l’administration locale sous le couvert de l’anonymat.

La prison a été attaquée dans la nuit de samedi à dimanche par une trentaine de personnes, non identifiées, dont certaines armées de Kalachnikov, qui ont ouvert le feu sur les policiers affectés à la garde du centre pénitentiaire, a dit ce responsable joint par téléphone.

« Moins nombreux, ceux-ci ont pris la fuite », a-t-il ajouté, indiquant que l’attaque n’avait fait aucun mort.

Cette version des faits est remise en cause par une source onusienne, selon laquelle, quelque 300 personnes se sont bien échappées de la prison, où étaient détenus des criminels de droit commun et des membres de groupes armés, mais l’attaque n’aurait été menée que par une poignée d’individus.

Située à 200 km au nord de Goma, la capitale du Nord-Kivu, Butembo est proche du territoire de Beni, dans l’Extrême-Nord de la province, où environ 80 personnes, essentiellement des civils, ont été tuées en deux semaines par les rebelles ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF).

Interrogé par l’AFP, le lieutenant-colonel Olivier Hamuli, porte-parole de l’armée au Nord-Kivu, a estimé qu’il n’y avait pas lieu de penser que l’attaque de la prison avait été commises par les ADF.

« Il n’y a pas de raison de dire que c’est lié à ce qui se passe à Beni », a-t-il déclaré.

Les évasions de prison massives sont fréquentes en RDC. Quelque 300 prisonniers s’étaient ainsi échappés de la prison centrale de Bukavu, capitale de la province du Sud-Kivu en juin.

L’Est de la RDC est déchiré par les conflits depuis plus de vingt ans. La déficience de l’Etat y permet la persistance des activités meurtrières de plusieurs dizaines de groupes armés.

Afp