RDC : le dossier Chebeya volé chez un avocat des parties civiles

Le dossier de l’affaire Floribert Chebeya a été volé chez l’un des avocats des parties civiles, a annoncé dans un communiqué l’ONG congolaise la Voix des sans-voix (VSV), fondée par le militant des droits de l’Homme assassiné en 2010.

Chebeya-Affiche_FilmCoup dur pour les avocats de la partie civile dans l’affaire Chebeya. Dans la nuit du 29 au 30 mai, des voleurs se sont introduits dans le cabinet de Me Jean-Marie Kabengela Ilunga et ont pris « un poste téléviseur, une somme d’argent, des ouvrages, un sac contenant le dossier de l’affaire Floribert Chebeya et Fidèle Bazana (le chauffeur disparu) », affirme l’ONG congolaise la Voix des sans-voix (VSF) que présidait le militant des droits de l’homme assassiné en juin 2010 à Kinshasa.

La VSV « réitère une fois de plus ses vives préoccupations consécutivement à l’insécurité récurrente qui pèse sur les avocats des parties civiles dans l’affaire du double assassinat » de Floribert Chebeya et de Fidèle Bazana, indique le communiqué.

Avant ce « vol visiblement planifié », l’avocat avait « reçu des appels anonymes ». « Les correspondants au bout du fil ne disaient mot, et ce, curieusement au moment où Me Ilunga voulait entrer ou sortir de son cabinet », poursuit le texte, qui précise que Me Kabengela traite de plusieurs dossiers sensibles.

Numbi toujours hors champ

Dans l’affaire Chebeya qui est encore loin d’être élucidée, la cour militaire de Kinshasa avait condamné à mort, en juin 2011, le colonel Mukalay, le numéro 2 des services spéciaux de la police, ainsi que trois policiers jugés par contumace car en fuite. Un autre avait été condamné à la prison à perpétuité et trois avaient été acquittés.

Mais, le principal suspect selon la partie civile, le général John Numbi, inspecteur général de la police au moment des faits, n’est toujours pas poursuivi par la justice. Floribert Chebeya, 47 ans, avait été retrouvé mort après s’être rendu à l’Inspection générale de la police de Kinshasa pour rencontrer son responsable. Ce que John Numbi a toujours nié.

Le 7 mai, le procès en appel a été suspendu jusqu’à ce qu’une décision de la Cour constitutionnelle statue sur une exception d’irrégularité soulevée par les parties civiles.

(Avec l’AFP)