RDC: le colonel Christian Ngoy, impliqué dans l’affaire Chebeya a été arrêté

Le colonel Christian Ngoy Kenga Kenga, commandant du bataillon Simba, impliqué dans le double assassinat de Floribert Chebeya et Fidèle Bazana, en 2010 a été arrêté. Cet officier de la police considéré comme fugitif, avec des antécédents judiciaires, est accusé de détention d’arme de guerre. Les circonstances de l’arrestation de Christian Ngoyi Kenga Kenga demeurent peu claires.

Des sources des renseignements affirment que Christian Ngoyi Kenga Kenga a été arrêté à Lubumbashi et transféré à Kinshasa pour détention d’armes de guerre. Officier de l’armée avant d’être versé dans la police, il est cité dans plusieurs affaires ténébreuses.

Les plus importantes étant la répression dans le Kongo Central contre les adeptes du mouvement Bundu dia Kongo en 2008, et le double assassinat en 2010 de Floribert Chebeya et Fidèle Bazana, de la Voix des Sans Voix pour les droits de l’homme.

Pour échapper à la justice, l’homme, avec certaines complicités, avait été exfiltré de Kinshasa. Installé à Lubumbashi, le major Christian Ngoyi a même obtenu une promotion en grade, il est désormais colonel. Il a également eu le temps de faire des études universitaires en droit.

Un autre fugitif, Paul Mwilambwe, réfugié en Belgique après être passé par le Sénégal, s’est lui livré à la justice et demande à être extradé vers la RDC pour dire toute la vérité sur les meurtres des deux défenseurs des droits de l’homme, au siège de l’inspection générale de la police nationale. Des faits dont il dit avoir été témoin oculaire, et pour lesquels il accuse Christian Ngoyi et le général John Numbi.

Les raisons de l’arrestation

Arrêté jeudi 3 septembre à Lubumbashi par des militaires et transféré le même jour dans la capitale congolaise Kinshasa où il reste en détention, le colonel de police Christian Ngoy Kenga Kenga, notamment mis en cause dans les meurtres en 2010 des défenseurs des droits humains Floribert Chebeya et Fidèle Bazana, devrait avoir à s’expliquer devant la justice militaire. Outre la détention d’armes de guerre, on lui reprocherait aussi d’entretenir un réseau de malfaiteurs dans la deuxième ville de République démocratique du Congo (RDC).

Au moment de son interpellation, Christian Ngoy Kenga Kenga a menacé de faire appel à des commandos, les siens, affirme un témoin qui ajoute: « Mais, c’était sans compter avec le savoir-faire et la détermination des hommes qui étaient en face de lui ».

Christian Ngoy est à la tête d’une société de gardiennage, Miketa, dont nombre de ses clients se recrutent parmi les entreprises minières. Selon nos sources, cette société de gardiennage appartiendrait à un général de l’armée et disposerait d’armes de guerre.

Commandant du tristement célèbre bataillon Simba

Après le double assassinat à Kinshasa de Floribert Chebeya et Fidèle Bazana en juin 2010 dans lequel il est mis en cause, le commandant du tristement célèbre bataillon Simba au sein de la police nationale aurait poursuivi ses activités dans le Haut-Katanga où il s’est installé depuis, à la faveur de quelques complicités.

Plusieurs sources sécuritaires à Lubumbashi accusent Christian Ngoy Kenga Kenga d’entretenir un réseau de criminels, une bande de militaires incontrôlés présentés comme responsables de la résurgence de l’insécurité dans la « capitale du cuivre » et ailleurs. Les auditions, précise-t-on de même source, devraient être étendues à l’affaire Chebeya.

(Bakolokongo avec Rfi)