L’Arabie saoudite et ses alliés publient une liste de « terroristes » soutenus par le Qatar

L’Arabie saoudite et ses alliés publient une liste de « terroristes » soutenus par le Qatar
Saudi King Salman gives a speech following the death of King Abdullah in Riyadh January 23, 2015. Salman pledged on Friday to maintain existing energy and foreign policies then quickly moved to appoint younger men as his heirs, settling the succession for years to come by naming a deputy crown prince from his dynasty's next generation. King Abdullah died early on Friday after a short illness. By appointing his youngest half-brother Muqrin, 69, as Crown Prince and nephew Mohammed bin Nayef, 55, as Deputy Crown Prince, Salman has swiftly quelled speculation about internal palace rifts at a moment of great regional turmoil. REUTERS/Saudi Press Agency/Handout via Reuters (SAUDI ARABIA - Tags: POLITICS ROYALS PROFILE TPX IMAGES OF THE DAY) ATTENTION EDITORS - THIS IMAGE WAS PROVIDED BY A THIRD PARTY. NO SALES. NO ARCHIVES. FOR EDITORIAL USE ONLY. NOT FOR SALE FOR MARKETING OR ADVERTISING CAMPAIGNS. THIS PICTURE IS DISTRIBUTED EXACTLY AS RECEIVED BY REUTERS, AS A SERVICE TO CLIENTS
Salmane ben Abdelaziz Al Saoud, roi de l’Arabie saoudite

Les cinq pays du Golfe, l’Arabie saoudite et ses alliés qui ont rompu leurs relations diplomatiques avec le Qatar, ont publié ce vendredi une liste de personnes et organisations qui seraient liées à des activités « terroristes » soutenues, selon eux, par le Qatar.

Les personnes et les organisations figurant sur cette liste « sont liées au Qatar et sont au service d’un programme politique suspect du Qatar », indique le communiqué commun de l’Arabie saoudite, des Emirats et de Bahreïn, pays du Golfe voisins du Qatar, ainsi que de l’Egypte.

Cela démontre que le Qatar « affirme d’un côté lutter contre le terrorisme alors que d’un autre il soutient, finance et héberge des organisations terroristes », ajoute la même source.

Le Qatar a rejeté vendredi les accusations « infondées » contenues dans la liste, publiée dans la nuit par l’Arabie saoudite et ses alliés, des « terroristes » soutenus, selon eux, par Doha.

« Le récent communiqué publié par l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn et l’Egypte (…) confirme une nouvelle fois des accusations infondées », a réagi le gouvernement qatari dans un communiqué.

« D’un commun accord, les quatre pays ont répertorié sur cette liste 59 personnes et 12 entités », précise le communiqué commun, affirmant qu’ils « ne ménageront pas leurs efforts » pour les pourchasser.

Cette liste contient au moins deux noms, déjà cités au plan international, comme étant des financeurs du terrorisme et contre lesquels le Qatar a pris des mesures, selon un récent rapport du département d’état américain.

Parmi les personnes désignées sur cette liste, figurent par ailleurs des personnes ou des organisations originaires d’Egypte, de Bahreïn ou de la Libye. Par ailleurs, 18 sont des Qataris, dont des membres de la famille régnante de l’émirat, y compris un ancien ministre de l’Intérieur.

Autre nom connu, celui de l’Egyptien Youssef Al-Qaradawi, considéré comme le chef spitiruel des Frères musulmans. Le célèbre prédicateur est installé au Qatar depuis des années.

Dans les 12 entités montrées du doigt, on retrouve Qatar Charity, qui se présente comme l’agence d’action humanitaire de l’émirat et qui est présente dans de très nombreux pays.

Des organisations terroristes et des groupes sectaires cherchant selon eux à déstabiliser la région. Parmi eux : les Frères musulmans, l’Etat islamique et al-Qaïda.

Parmi les qataris désignés sur cette liste, figurent des personnes ou des organisations originaires d’Egypte, du Bahreïn ou de la Libye.

« Notre position dans la lutte contre le terrorisme est plus forte que celle de beaucoup de signataires de ce communiqué conjoint », a affirmé le Qatar.

Un peu plus tôt, Doha avait affirmé refuser toute intervention dans sa politique étrangère et exclu que la tourmente actuelle dégénère en conflit armé.

La crise a éclaté lundi lorsque l’Arabie saoudite, les Emirats, Bahreïn et l’Egypte ont rompu leurs relations diplomatiques avec Doha en l’accusant d’entretenir des liens avec « des organisations terroristes et des groupes sectaires cherchant à déstabiliser la région, parmi eux les Frères musulmans, Daesch (acronyme arabe du groupe Etat islamique) et Al-Qaïda ».

Ces pays, qui reprochent aussi au Qatar son rapprochement avec Téhéran, grand rival régional de Ryad, ont également imposé de sévères restrictions aériennes et fermé leurs frontières terrestres et maritimes avec le petit émirat gazier.

Après les attaques du 11 septembre 2001 aux États-Unis, l’Arabie saoudite avait elle aussi fait face à des accusations pour avoir toléré et même soutenu des groupes extrémistes.

Le Qatar juge « sans fondement » la liste de « terroristes » publiée par l’Arabie saoudite

L’émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, dans son palais à Doha, Qatar, le 3 août 2015.(Brendan Smialowski/Pool Photo via AP, File)

Le Qatar a rejeté vendredi les accusations « infondées » contenues dans la liste, publiée dans la nuit par l’Arabie saoudite et ses alliés, des « terroristes » soutenus, selon eux, par Doha.

« Le récent communiqué publié par l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn et l’Egypte (…) confirme une nouvelle fois des accusations infondées », a réagi le gouvernement qatari dans un communiqué.

La crise a éclaté lundi lorsque l’Arabie saoudite, les Emirats, Bahreïn et l’Egypte ont rompu leurs relations diplomatiques avec Doha en l’accusant d’entretenir des liens avec « des organisations terroristes et des groupes sectaires cherchant à déstabiliser la région, parmi eux les Frères musulmans, Daech (acronyme en arabe du groupe Etat islamique) et Al-Qaïda ».

Ces pays, qui reprochent aussi au Qatar son rapprochement avec Téhéran, grand rival régional de Ryad, ont imposé de sévères restrictions aériennes et fermé leurs frontières terrestres et maritimes avec le petit émirat gazier.

Selon Ryad et ses alliés, la liste répertorie 59 personnes et 12 entités « liés au Qatar et au service d’un programme politique suspect du Qatar ».

« Notre position dans la lutte contre le terrorisme est plus forte que celle de beaucoup de signataires de ce communiqué conjoint », a affirmé le Qatar.

Un peu plus tôt, Doha avait affirmé refuser toute intervention dans sa politique étrangère et exclu que la tourmente actuelle dégénère en conflit armé.

L’origine de la rupture des liens avec le Qatar

Doha, la capitale du Qatar

Une colossale rançon de Doha aux djihadistes à l’origine de la rupture des liens avec le Qatar ?

Le Qatar aurait versé un milliard de dollars à l’Iran et à des groupes djihadistes liés à Al-Qaïda pour libérer des membres de la famille royale enlevés en Irak, entraînant la décision des monarchies du Golfe de rompre leurs relations avec Doha.

Le quotidien financier britannique The Financial Times (FT) a révélé le 7 juin que les autorités du Qatar avaient versé environ un milliard de dollars aux responsables de la sécurité iraniens et à des groupes djihadistes affilés à Al-Qaïda en Syrie pour assurer la libération de 26 membres de la famille royale, dont de nombreux cousins ​​de l’émir du Qatar.

Ces derniers avaient été enlevés, alors qu’ils chassaient le faucon en décembre 2015 dans le sud de l’Irak, par le groupe islamiste chiite irakien Kata’ib Hezbollah, soutenu par l’Iran et qui les a remis au gouvernement irakien en avril dernier.

Le Financial Times s’est entretenu avec les personnes impliquées dans l’opération d’échange d’otages, des deux côtés, à savoir : deux responsables gouvernementaux irakiens dans la région, trois dirigeants de la milice chiite irakienne Kata’ib Hezbollah et deux membres de l’opposition syrienne.

Selon les informations obtenues par le FT, les membres de la famille royale qatarie ont été enlevés afin de constituer une monnaie d’échange pour la libération de membres de Kata’ib Hezbollah qui avaient été, eux, enlevés par des militants djihadistes du groupe Tahrir al-Sham, une antenne d’Al-Qaïda en Syrie.

Le fait que le Qatar ait décidé de payer une rançon à la fois aux responsables de la sécurité iraniens et aux djihadistes pour libérer les otages, a provoqué un tollé dans les capitales du Golfe. L’émirat est de fait accusé de financer le terrorisme par le biais de ce genre de rançons.

Selon certaines estimations, Doha aurait versé jusqu’à 140 millions de dollars au groupe Tahrir al-Sham et environ 80 millions de dollars au groupe Ahrar al-Sham, autre allié d’Al-Qaïda. Un responsable arabe a cependant déclaré au FT que le montant total de la rançon versée aux groupes islamistes s’élevait probablement à 300 millions de dollars.

«Si vous ajoutez cette somme aux autres 700 millions de dollars qu’ils [les autorités de Doha] ont payés à l’Iran, cela signifie que le Qatar a en tout dépensé environ un milliard de dollars dans cette affaire», a ajouté la même source.

L’Arabie saoudite et ses alliés rompent leurs liens diplomatiques avec le Qatar
«Si vous voulez savoir comment le Qatar finance les djihadistes, vous n’avez qu’à regarder cet accord pour la libération des otages», a déclaré au FT un membre de l’opposition syrienne qui a travaillé avec un médiateur d’Al-Qaïda sur les échanges d’otages en Syrie.

Selon cette source, ce n’est pas la première fois que ce genre d’accord est passé depuis le début de la guerre en Irak et en Syrie.

Une autre source du gouvernement qatari a confirmé au FT que la rançon avait bien été versée. Doha n’a pour le moment pas confirmé les faits officiellement.

Ces révélations surviennent juste après que les principaux Etats de la Ligue arabe, notamment l’Arabie saoudite, l’Egypte et les Emirats arabes unis (EAU) ont rompu tous leurs liens diplomatiques avec le Qatar et ont suspendu leurs liaisons aériennes et routières avec l’émirat, accusant Doha de soutenir le terrorisme.

Avec Afp et RT