CENI: l’Eglise catholique interdit aux prêtres et religieux catholiques de se porter candidats
La Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) interdit aux prêtres, religieux et religieuses catholiques de se porter candidats pour faire partie de la nouvelle Commission électorale nationale indépendante (Ceni).
L’abbé Félicien Mwanama, deuxième secrétaire général adjoint de la Cenco, a déclaré le lundi 13 mai que les prêtres et religieux qui seront désignés membres de cette commission iront à l’encontre « des dispositions canoniques » de l’Eglise catholique. La Cenco indique cependant qu’un évêque peut, « à certaines conditions », accorder une dérogation à un prêtre pour se porter candidat.
Pour l’abbé Félicien Mwanama, la décision de la Cenco est motivée par l’incompatibilité qu’il y a entre la mission des prêtres, religieux et religieuses et les charges à exercer au sein des institutions étatiques.
L’abbé Félicien Mwanama a expliqué que ces dispositions canoniques s’appliquent dans toute l’Eglise catholique.
Interrogé sur les sanctions qui seraient appliquées contre un prêtre qui deviendrait membre de la Commission électorale, il a déclaré que ces sanctions « ne relèvent pas de la compétence de la Cenco mais plutôt de son supérieur ecclésiastique direct ».
« Dans le cas d’un prêtre, ce sera son évêque. Dans le cas d’un religieux ou d’une religieuse, ce sera son supérieur immédiat », a indiqué le deuxième secrétaire général adjoint de la Cenco.
Cependant, a-t-il précisé, la Cenco ne s’opposera pas à la candidature d’un laïc catholique.
« La mise au point c’est pour les ecclésiastiques. La Cenco n’a pas dit qu’elle ne peut pas déléguer quelqu’un. La Conférence épiscopale voudrait que nos laïcs puissent jouer leur rôle. Voilà pourquoi elle est prête à en déléguer un, deux ou trois selon les dispositions de la loi », a-t-il conclu.
Cette mise au point de la Commission épiscopale intervient à la veille de la fin dudélai de sept jours accordé à la majorité, à l’opposition et aux confessions religieuses de désigner leurs délégués à la nouvelle commission électorale.
Concertations à l’opposition
Les groupes parlementaires de l’opposition se concertent depuis le dimanche 12 mai dernier pour désigner leurs délégués à la Ceni.
Le président du groupe parlementaire MLC, Jean Lucien Busa, estime que sa composante présentera ses délégués à la date fixée par le président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku.
« Il est certain qu’à l’échéance convenue, les groupes de l’opposition vont désigner leurs membres. L’avantage que nous avons à l’opposition ce que nous avons quatre groupes [à l’Assemblée nationale] et quatre délégués [à la Ceni]. Donc déjà là-dessus, la réponse est aisée », explique-t-il.
A en croire le député du MLC, les quatre groupes parlementaires de l’opposition (MLC, UDPS, UNC et Groupes des libéraux et démocrates) se sont mis d’accord pour désigner chacun un délégué à la Ceni.
Jean Lucien Busa affirme qu’au terme des concertations entre les bureaux des groupes parlementaires, une plénière de tous les groupes parlementaires de l’opposition sera convoquée « pour valider nos propositions ».
La nouvelle commission électorale doit compter treize membres dont six membres issus de la majorité, quatre de l’opposition et trois de la société civile.
Radiookapi.net
MISE AU POINT DU SECRETARIAT GENERAL DE LA CENCO SUR LA PRESENCE DES ECCLESIASTIQUES DANS LA NOUVELLE CENI
- Dans leurs déclarations antérieures à la promulgation de la loi sur la Commission Electorale Indépendante (CENI), les Archevêques et Evêques membres de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO) avaient formellement interdit aux ecclésiastiques(prêtres, religieux et religieuses) de participer activement aux partis politiques et associations à caractère politique, ainsi qu’à la direction des institutions étatiques, quel qu’en soit le niveau, chargées d’organiser les élections dans notre pays, la République Démocratique du Congo.
- Cette interdiction fut motivée par l’incompatibilité qu’il y a entre la mission des ecclésiastiques et les charges à exercer au sein de ces institutions étatiques. La mission des ecclésiastiques est de travailler à la communion de tous les hommes et de toutes les femmes en Jésus-Christ, au-delà de tous les clivages politiques et idéologiques. Et il n’y a que l’autorité ecclésiastique compétente qui peut, à certaines conditions, déroger à cette interdiction.
- A cet effet, la CENCO tient à préciser l’opinion tant nationale qu’internationale, intéressée par la désignation d’un délégué de la sous-composante « Confessions religieuses » à la CENI selon la loi promulguée par le Président de la République, qu’elle n’a pas présenté un ecclésiastique pour être membre de la Commission Electorale Indépendante.
- Il va sans dire qu’un ecclésiastique qui s’engagera dans la CENI ira manifestement à l’encontre des dispositions canoniques de l’Eglise catholique (cf canon 287 ; 672 et 739) et de la position commune des Evêques de la CENCO ci-haut rappelée.
Fait à Kinshasa, le 13 mai 2013
Abbé Félicien MWANAMA
2ème Secrétaire général adjoint de la CENCO