Accord-Cadre d’Addis-Abeba : la RDC consacrée « Protectorat » de l’U.A. et de l’ONU, selon l’ARP du général Munene

Faustin MuneneLa signature de l’accord régional pour ramener la paix dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), signé le 24 février à Addis-Abeba entre 11 pays africains, a suscité plusieurs réactions dans les officines politiques. L’ARP du général Munene exprime des réserves en ce qui concerne la forme et le fond de cet accord-cadre et dénonce l’hypocrisie des signataires.

L’ARP considère que cet Accord-cadre n’est que de la poudre aux yeux qui cache plusieurs clauses inédites.

« L’Accord-cadre d’Addis Abeba vise à consacrer et consolider l’occupation du pays sous Joseph Kabila et régulariser l’exploitation illicite des ressources naturelles et minières par tous les protagonistes tant régionaux qu’internationaux qui convoitent les richesses de la RDC . La République démocratique du Congo (RDC) a été réduite à un simple protectorat » de l’Union Africaine(U.A.) et de l’ONU. Ceci se confirme par le caractère de recommandations de l’accord qui parle « de démocratie, décentralisation, réformes politiques, économiques, sociales, militaires ». Aussi, les signataires ont-ils  légitimé et consacré, de par ce document, Joseph Kabila comme Gouverneur général de la Republique d’occupation du Congo », a déclaré le Directeur de Cabinet de l’ARP, Mê Michel Kanama.

D’après monsieur Michel Kanama, les critères de choix des chefs d’Etat signataires à ce sommet d’Addis Abeba pour décider et  engager un Accord-cadre sans les congolais ou les parties nationales en conflit constitue l’ingérence aux affaires intérieures, une violation flagrante de la souveraineté de la RDC sensée être garantie par le droit international.  Pendant que toute l’opinion nationale et internationale sait que la cause de la crise et des conflits armés en RDC c’est Joseph Kabila, avec récemment son élection entachée des fraudes massives vivement dénoncée et rejetée par la communauté nationale et internationale, les violations des droits de l’homme, les viols systématiques, les rebellions fomentées de toute pièce par le pouvoir et le plan hégémonique de balkanisation du pays.

ARP_Logo.labelblancL’ARP constate avec amertume que les rapports des experts de l’ONU accusant le Rwanda et l’Ouganda de soutenir les « forces négatives» et d’exploitation illégale des richesses minières dans l’Est de la RDC n’ont pas été prises en considération ni évoqués. Il est impressionnant et humiliant qu’aucune allusion n’ait été faite à ces deux pays, pourtant reconnus comme principaux parrains du Pouvoir de Kinshasa et des Rebellions qui sévissent dans l’Est du pays, dont le Mouvement du 23 mars (M23), actif depuis mai 2012 qui a pris le contrôle de la ville de Goma le 20 novembre 2012 et s’en est retiré après une médiation des Etats de la région des Grands-Lacs, en échange avec l’ouverture des pourparlers interminables à Kampala entre ce mouvement et le gouvernement de Kinshasa. Actuellement, le M23 a réussi à consolider son administration dans l’Est du pays.
Cet aspect des choses dénote une hypocrisie dangereuse et une complicité maquillée de la part des signataires et suscite des interrogations.

Le choix des pays signataires portait sur quels critères et quel rôle jouent-ils dans la crise qui déchire la RDC pour que soient présents les Chefs d’Etat de la République Sud-Africaine, du Mozambique, etc…, et non les Chefs d’Etat du Zimbabwe, du Kenya ou de la Namibie. Tant des suspens auxquels il faut répondre.

Quand à la mise en place d’une « brigade d’intervention » spéciale de l’ONU dans l’Est avec 2. 500 hommes qui sera intégrée dans la Monusco qui en compte deja 17. 000 hommes, ainsi que la nomination d’un envoyé spécial de l’ONU pour la région des Grands Lacs, monsieur Michel Kanama regrette que l’objectif réel de ce dispositif n’est pas d’imposer la paix, mais plutôt de dissuader la résistance, de neutraliser et d’opprimer les opposants pour bien assurer l’occupation, l’exploitation des ressources et de parachever le plan de balkanisation de la RDC.

Pour l’ARP, Joseph Kabila reste le seul obstacle à la paix et la cause du malheur de la RDC. Toute démarche visant à imposer la paix et restaurer l’Etat de droit en République démocratique du Congo exige comme préalable l’éjection de Joseph Kabila de tout processus national de paix, car son implication constituerait un blocage à la paix et à la démocratie, conlut le directeur de cabinet de l’ARP, Mê Michel Kanama.