RDC: l’Eglise appelle majorité et opposition à cesser de « monter les enchères »

RDC: l’Eglise appelle majorité et opposition à cesser de « monter les enchères »

Cenco_2_0Les évêques catholiques de la République démocratique du Congo ont appelé lundi la majorité au pouvoir et l’opposition à cesser de faire « monter les enchères », au risque de retarder la convocation du « dialogue national » censé conduire à des « élections apaisées » dans un pays au climat politique tendu.

Cette déclaration des évêques intervient après un imbroglio ce weekend sur le début des travaux préparatoires de ce « dialogue national », le facilitateur de l’Union africaine (UA) annonçant une première réunion le 30 juillet, mais des membres de l’opposition se disant brusqués par cette date.

« Nous exhortons l’opposition à venir au dialogue (…) la majorité au pouvoir de donner davantage de signes forts de bonne volonté », a déclaré à la presse l’abbé Donatien Shole, secrétaire général-adjoint de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco).

« L’heure n’est plus donc à monter les enchères », au risque de « prolonger l’attente » de la tenue du « dialogue national que nous voulons sincère », a-t-il ajouté, faisant lecture d’un communiqué de la Cenco signé par son président Mgr Marcel Utembi.

Le « Rassemblement » d’opposition congolaise présidée par l’opposant historique Etienne Tshisekedi avait récusé dimanche l’ancien Premier ministre togolais, Edem Kodjo, facilitateur de l’UA pour ce dialogue, voulu « inclusif » par le président Joseph Kabila.

Le « Rassemblement » avait déploré « la précipitation avec laquelle M. Kodjo a lancé, unilatéralement, l’invitation pour les travaux préparatoires du dialogue au lendemain de la publication des ordonnances » signées par M. Kabila et accordant des grâces à certains « prisonniers politiques et d’opinion ».

La majeure partie de l’opposition avait d’abord boudé ces pourparlers, y voyant un « piège » tendu par M. Kabila pour tenter de prolonger son mandat au delà de son terme légal. Elle a ensuite conditionné sa participation à la satisfaction de ce préalable.

« Il y a quand même des gens qui méritent que cette grâce leur soit accordée, nous encourageons la majorité à libérer d’autres prisonniers politiques et d’opinion », a dit l’abbé Shole, insistant pour que ce dialogue se tienne « dans le courant du mois d’août » et les élections dans les délais prévus par la Constitution.

Lundi à Kinshasa, le parti de M. Tshisekedi a indiqué qu’il participerait à ce dialogue national tout en demandant que « les choses soient bien faites », une allusion entre autres à la libération de plus de prisonniers politiques.

M. Kabila est au pouvoir depuis 2001, son mandat s’achève le 20 décembre, mais la Constitution lui interdit de briguer un nouveau mandat.

Afp