RDC: Le général Amis, “numéro deux de l’armée congolaise, doit être poursuivi en justice”

RDC: Le général Amis, “numéro deux de l’armée congolaise, doit être poursuivi en justice”

Human Rights Watch (HWR) accuse le général Gabriel Amisi d’avoir commis “d’innombrables atrocités en 2002 à Kisangani” et demande au nouveau président Tshisekedi de le démettre de son poste.

Le changement de président à la tête de la République démocratique du Congo (RDC) pourrait être l’occasion de mettre fin à l’impunité qui règne autour des nombreux crimes de guerres commis au Congo ces 20 dernières années. Pour l’ONG Human Rights Watch, le général Amisi, chef d’Etat major adjoint de l’armée régulière congolaise (FARDC) est en haut de la liste.

Le général Amisi, alors haut responsable de la rébellion du RCD-Goma a commis d’innombrables atrocités dans la ville de Kisangani, dans le nord du pays, pour écraser une mutinerie. HRW estime que les rebelles ont tué “sans discernement des civils, exécutant sommairement des combattants capturés et commettant de nombreux viols, des passages à tabac et des pillages systématiques”. Plus de 160 personnes ont été tuées en quelques jours, selon l’ONG.

Gabriel Amisi, alias « Tango Four », alors chef d’état-major adjoint chargé de la logistique des troupes du RCD-Goma, “a été directement impliqué dans ces abus” d’après des recherches effectuées par Human Rights Watch. “Il a été vu au pont sur la Tshopo, peu avant que des combattants du RCD-Goma n’exécutent sommairement des agents de police et des militaires. Pendant les jours suivants, des pêcheurs ont vu des cadavres dans cette rivière. Un habitant qui a traversé le pont à pied a fait état d’une odeur insupportable.”

L’impunité dont a bénéficié Amisi en tant qu’officier de l’armée congolaise “semble l’avoir enhardi” dénonce HRW. Le tout nouveau président de la RDC, Félix Tshisekedi, a affirmé qu’une de ses priorités serait de faire rendre des comptes aux responsables ayant commis des abus, pour certains crimes du passé. “Dix-sept ans après que les terribles crimes du RCD-Goma eurent secoué Kisangani, il devrait tenir sa promesse, démettre Amisi de son poste et aider les victimes et leurs familles à obtenir enfin justice”. Pour l’instant, le nouveau président Tshisekedi ne s’est pas encore attaqué à la réforme de l’armée, encore largement dans les mains de proches de l’ancien président Kabila.

Christophe RIGAUD – Afrikarabia