Présidentielle en RDC: Qui de ces trois candidats est le vainqueur que dit connaître la Cenco?

Présidentielle en RDC: Qui de ces trois candidats est le vainqueur que dit connaître la Cenco?

En République Démocratique du Congo, l’Eglise catholique affirme connaître le nom du vainqueur de la présidentielle. La Cenco qui a la plus grande mission d’observation électorale du pays avec 40 000 observateurs déployés sur le terrain, et, sur la base de ses observations, elle dit même connaitre le nom du président élu. L’Eglise catholique au Congo met en demeure la Commission électorale de publier des résultats conformes à ceux affichés dans les bureaux de vote. La Céni dit connaître des difficultés et envisager un report ; 20% à peine des plis auraient été compilés, hier, alors que les résultats sont annoncés pour ce dimanche. Quel est le candidat vainqueur de la présidentielle que dit connaître la Conférence épiscopale de la RD Congo?

Quatre jours après l’élection présidentielle congolaise, l’Église catholique a rompu le suspense en déclarant connaître le nom du vainqueur de l’élection pour mieux demander à la commission électorale (Céni) de proclamer les résultats « dans le respect de la vérité et la justice ».

La puissante conférence épiscopale (Cenco) « constate que les données à sa disposition issues des procès-verbaux des bureaux de vote consacre le choix d’un candidat comme président de la République », a-t-elle indiqué en présentant le rapport préliminaire de ses observateurs électoraux.

Malgré le chaos administratif durant le processus électoral « les irrégularités observées n’ont pas pu entamer considérablement le choix que le peuple congolais a clairement exprimé dans les urnes », souligne le secrétaire général et porte-parole de la Cenco, l’abbé Donatien Nshole.

Cette annonce intervient après que les évêques aient fait le tour mercredi des acteurs gouvernementaux, politiques et même diplomatiques pour faire sa mise en garde. Ce qui pouvait expliquer les réticences de la Céni à annoncer des résultats, selon un diplomate, qui pourraient être contraires à ceux détenus aujourd’hui par l’Eglise Catholique. Mais quoiqu’il arrive, les évêques se disent prêts à parler si les résultats ne sont pas conformes à ceux qui étaient affichés ces derniers jours sur les murs des bureaux de vote.

Corneille Nangaa sous pressions

Mercredi, c’est le président de la mission d’observation de l’Union africaine, l’ex-président malien Diacounda Traoré, qui avait demandé à deux reprises que les futurs résultats proclamés « soient conformes à la volonté des électeurs ».
« Arrêtez de nous intimider, arrêtez d’essayer d’influencer la décision de la Céni », a répondu son président, Corneille Nangaa.

Trois candidats sont en course pour la succession du président Joseph Kabila : son dauphin Emmanuel Ramazani Shadary et les deux opposants, Martin Fayulu et Félix Tshisekedi. Le pouvoir se déclare « serein » et l’opposition prévient qu’elle ne se laissera pas ravir la victoire.

Dans ce contexte explosif, le président de la Céni a préparé les esprits à un report de la proclamation des résultats provisoires originellement prévue « au plus tard » dimanche.

« A ce jour, au niveau des centres locaux de compilation des résultats (CLCR) (…), on est donc à 20% de ce qui doit être collecté », a-t-il dit à la presse peu après.

Seule la Céni « est habilitée à annoncer et publier les résultats des votes », a rappelé le ministre des Médias, Lambert Mende, dans une « communication à l’intention de la presse internationale ».

M. Mende avait convoqué les médias étrangers au lendemain de la coupure du signal de Radio France internationale (RFI) et du retrait de l’accréditation de sa correspondante.

La radio publique française « regrette le retrait de l’accréditation de sa correspondante à Kinshasa », rappelle qu’elle « n’a donné aucun résultat » des scrutins de dimanche dernier, et demande l’annulation de cette mesure de retrait d’accréditation et le rétablissement de sa diffusion. Sa correspondante s’apprêtait à quitter le territoire congolais jeudi soir.

C’est la première fois qu’un dirigeant congolais se retire sous la contrainte de la Constitution dans un pays où l’un des enjeux de l’exercice du pouvoir est le contrôle et la répartition des richesses minérales (cobalt, coltan, cuivre, diamant, or…).

Le CLC et les Etats-Unis previennent

« Les élections retardées n’étaient ni libres ni équitables (…) Rien de tout cela n’est une surprise (…) Les États-Unis doivent redoubler d’efforts pour soutenir le peuple congolais, qui souhaite une transition pacifique et un gouvernement qui réponde à ses priorités », a déclaré le président de la commission des Affaires étrangères du Congrès américain, Ed Royce.

Le CLC, le groupe de laïcs chrétiens qui avait lancé des manifestations il y a un an, a déjà prévenu. Il demande au peuple d’être vigilant. Le gouvernement, lui, a rappelé ce jeudi matin que seule la Céni avait légalement le droit de rendre public des résultats.

Jeudi, le département d’Etat a demandé aux autorités de « respecter le choix des Congolais ». Et le communiqué d’ajouter que « ceux qui sapent le processus électoral risquent de ne plus être les bienvenus aux Etats-Unis ou d’être interdits du système financier américain ».

(Avec Agences)