Pologne-JMJ: 2.5 millions de pèlerins à la messe finale du pape François

Le pape François a demandé dimanche aux jeunes d’introduire la prière dans leurs « tchats » quotidiens et faire de l’Evangile leur « navigateur » dans la vie.
François a sonné dimanche la fin des Journées Mondiales de la Jeunesse et de sa visite chargée d’émotions en Pologne, lors d’une messe célébrée devant 2,5 millions de fidèles, selon les organisateurs.
« Tchat », navigateur et Evangile
Le pape François a demandé dimanche aux jeunes du monde entier d’introduire la prière dans leurs « tchats » quotidiens et faire de l’Evangile leur « navigateur » dans la vie. Le souverain pontife a utilisé le langage de l’informatique dans sa dernière homélie à Brzegi, près de Cracovie. La mémoire de Dieu, a-t-il dit, « n’est pas un disque dur qui enregistre toutes nos données, mais un coeur tendre de compassion qui se réjouit d’effacer définitivement toutes nos traces de mal ». En prêchant l’espérance, il a demandé aux jeunes de rejeter « la tristesse », un « virus qui infecte et bloque tout, qui ferme toute porte, qui empêche de relancer la vie, de recommencer ». Il leur a proposé aussi de renoncer au « dopage du succès à tout prix et à la drogue de penser seulement à ses propres aises ».
Dans la même veine, il a eu recours au langage informatique pour demander aux fidèles de rejeter « des liturgies mondaines du paraître et du maquillage de l’âme pour paraître meilleurs ». « Au contraire, installez bien la connexion la plus stable, celle d’un coeur qui voit et transmet le bien sans se lasser ». Dieu espère que « parmi tous les contacts et les chats de chaque jour il y ait à la première place le fil d’or de la prière » et désire que « son Evangile devienne tien et qu’il soit ton ‘navigateur’ sur les routes de la vie », a-t-il conclu.
JANEK SKARZYNSKI / AFP
Ne pas confondre « divan et bonheur »
Le monde est « en guerre »
Le premier pape latino-américain risquait un accueil tiède dans la patrie de son prédécesseur charismatique Jean Paul II, mais il a rapidement conquis les foules venues à sa rencontre. Ses discours et homélies n’étaient pas faits pour dire que tout va bien dans le meilleur des mondes, d’autant que le début de sa visite a été terni par l’assassinat d’un prêtre en France dans une église par deux djihadistes. Encore dans l’avion, il a affirmé que le monde était « en guerre », puis, après avoir visité Auschwitz, il a averti que « la cruauté ne s’était pas arrêtée » à ce camp de la mort créé par les nazis allemands en Pologne occupée. Il a aussi abordé à plusieurs reprises la question des réfugiés, appelant à accueillir « ceux qui fuient la guerre et la faim », alors que le gouvernement conservateur polonais est réticent à accepter l’arrivée de migrants, invoquant des raisons de sécurité.
Sur le plan général, il a prêché l’ouverture aux autres et au monde. « En ces temps dangereux, il cherche à convaincre les gens qu’il ne faut pas avoir peur de s’ouvrir aux autres », a déclaré une fidèle polonaise, Katarzyna Czajka. Les jeunes ont été sommés de ne pas se considérer « comme des retraités à 23, 24 ou 25 ans », et à « ne pas confondre le bonheur avec un divan » et se laisser « étourdir et abrutir » par un confort douillet et les jeux vidéo. C’est aux jeunes, a-t-il dit, qu’appartient d’enseigner aux adultes « à vivre ensemble dans la diversité, dans le dialogue, en partageant la multicultiralité non pas comme une menace mais comme une opportunité ».
« Seigneur pardon pour tant de cruauté »
L’un des moments les plus marquants de sa visite de cinq jours en Pologne restera sa visite à Auschwitz, où il a rencontré un groupe de rescapés. Auparavant, solitaire et recueilli, il a prié en silence, avant d’inscrire sa réaction à l’horreur de l’Holocauste dans le livre d’or: « Seigneur, aie pitié de ton peuple, Seigneur pardon pour tant de cruauté ».
Avec EUROPE1