Paris: le préfet interdit le concert d’Héritier Watanabe à l’Olympia

La rédaction patriotique de Bakolokongo avait annoncé d’avance que la décision du préfet de police de Paris tombera tard dans la soirée du même samedi 15 juillet pour rendre la tenue du concert impossible, selon les renseignements de l’équipe de reportage présente sur le site à Paris
En effet, le préfet de police, Michel Delpuech, a annoncé ce samedi dans un Arrêté l’interdiction de la tenue du concert de l’artiste Héritier Watanabe qui était attendu au théâtre de l’Olympia (IXe) dans la soirée. Le préfet de police craint des « risques de troubles à l’ordre public » lors du concert de l’artiste, considéré comme un soutien du président congolais Joseph Kabila. A la suite de troubles provoqués samedi 15 juillet à proximité de l’Olympia, la salle de spectacle où il devait se produire, la préfecture de police a ordonné à 18 heures l’annulation du concert.
Mis à jour le 15/07/2017 | 19:03
Le préfet de police de Paris a interdit un concert d’un artiste congolais prévu samedi soir à l’Olympia après des débordements d’opposants au régime du président Joseph Kabila à proximité de la salle de spectacle.
« Les opposants au régime congolais, mobilisés pour empêcher la tenue d’un concert d’Héritier Watanabe, et tenus à distance de la salle de l’Olympia, se sont livrés, un peu avant 17h00, à des débordements, en particulier vers la place de l’Opéra. Pour mettre fin à ces débordements inacceptables, le Préfet de police décide d’interdire la tenue du concert ».
Sur un boulevard proche, les occupants d’un véhicule l’ont « volontairement abandonné et incendié avant de prendre la fuite », a ajouté la préfecture de police en indiquant que « pour mettre fin à ces débordements inacceptables, le Préfet de police Michel Delpuech décide d’interdire la tenue du concert ».
Trois personnes ont été interpellées et « les investigations se poursuivront pour identifier les auteurs de violences », a ajouté la Préfecture.
La préfecture était en alerte
Dans un premier temps, la préfecture avait interdit toute manifestation en lien avec ce concert samedi de 16h à minuit dans un vaste périmètre autour de l’Olympia. Elle évoquait des « risques de troubles à l’ordre public » liés à la volonté d’opposants au régime du président Kabila d’empêcher le concert de ce Congolais considéré comme un soutien du pouvoir.
La préfecture de police (PP) disait alors avoir donné « toutes instructions à ses services » pour permettre au concert du chanteur Héritier Watanabe, qui devait débuter samedi à 20h, de se dérouler.
Menacé, l’Olympia avait demandé l’annulation du concert
Jeudi, la direction de la salle de spectacle parisienne avait demandé l’annulation du concert et « déposé une plainte en urgence » face aux menaces « proférées dans un contexte politique complexe en RDC », selon l’une des avocates de l’Olympia, Céline Astolfe.
L’Olympia souhaitait que la Préfecture de police (PP) interdise le concert, « comme elle l’avait fait le 22 juin à la Cigale pour un autre artiste congolais », Fally Ipupa, après des menaces similaires, a ajouté Me Astolfe.
Le parquet de Paris a ouvert une enquête à la suite de cette plainte pour « menaces et appels malveillants », a indiqué une source judiciaire.
Tensions en RDC
Peu après 18h, quelque 200 personnes opposées au concert de Héritier Watanabe et rassemblées au carrefour de la place de l’Opéra se réjouissaient de l’interdiction du concert. « Parce que les gens meurent là-bas au Congo, nous on ne veut pas danser et chanter », a témoigné Lena, 35 ans, interrogée par l’AFP.
Plusieurs artistes congolais comme Hériter Watanabe sont régulièrement visés par les opposants de la diaspora congolaise, notamment en Europe, qui leur reprochent d’avoir chanté pour le président Joseph Kabila lors des campagnes présidentielles de 2006 et de 2011, et de ne pas chanter pour le changement à la tête du pays.
Joseph Kabila est au pouvoir en RDC depuis 2001. Alors que son mandat est arrivé à échéance le 20 décembre et que la Constitution lui interdit de se représenter, il se maintient à la tête du pays en vertu d’une décision controversée de la Cour constitutionnelle.
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Les membres des forces de l’ordre, en grand nombre, ont fait usage de gaz lacrymogène aux abords d’Opéra pour disperser les manifestants qui s’approchaient de l’Olympia.
Une manifestante pacifique a expliqué au micro de RT qu’elle jugeait indécente l’organisation du concert d’Héritier Watanabe, alors que la RDC se trouve selon elle «en deuil».
Le concert finalement interdit
La préfecture de police de Paris avait interdit toute manifestation le 15 juillet autour de l’Olympia en raison de risques de troubles à l’ordre public, liés à la volonté d’opposants au président de la République démocratique du Congo (RDC) Joseph Kabila d’empêcher un concert d’Héritier Watanabe, un Congolais considéré comme un soutien du pouvoir. Cela n’a pas empêché des heurts d’éclater dans le centre de Paris, entre forces de l’ordre et manifestants anti-gouvernement congolais.
Face à l’ampleur des échauffourées et manifestations, la préfecture de police a finalement interdit le concert à l’Olympia d’Héritier Watanabe, prévue pour le soir. «Les opposants au régime congolais, mobilisés pour empêcher la tenue d’un concert d’Héritier Watanabe, et tenus à distance de la salle de l’Olympia, se sont livrés, un peu avant 17h, à des débordements […] Pour mettre fin à ces débordements inacceptables, le Préfet de police décide d’interdire la tenue du concert», a-t-elle précisé.
Une décision saluée avec entrain par les manifestants.
Les gendarmes ont ensuite entrepris d’évacuer la place de l’Opéra, où les manifestants dansaient et entamaient des sit-in. Auparavant, la préfecture de police de Paris (PP) avait affirmé avoir donné des instructions à ses services pour permettre au concert du chanteur Héritier Watanabe, qui devait débuter à 20h, de se dérouler. La PP avait pris un arrêté, interdisant la tenue de toute manifestation en lien avec ce concert, dans un vaste périmètre autour de l’Olympia entre 16h et minuit.
La direction de la salle de spectacle parisienne avait demandé l’annulation du concert et déposé une plainte en urgence le 13 juillet face aux menaces «proférées dans un contexte politique complexe en RDC», selon les mots de l’une des avocates de l’Olympia, Céline Astolfe. Le parquet de Paris a en outre ouvert une enquête à la suite de cette plainte pour «menaces et appels malveillants», selon l’AFP.
Des opposants au président congolais Joseph Kabila voulaient perturber le concert à Paris du chanteur Héritier Watanabe, considéré comme un soutien du régime. A la suite de troubles provoqués samedi 15 juillet à proximité de l’Olympia, la salle de spectacle où il devait se produire, la préfecture de police a ordonné à 18 heures l’annulation du concert.
Elle avait déjà interdit plus tôt dans la journée toute manifestation autour de l’Olympia en raison de « risques de troubles à l’ordre public ».
Des débordements, poubelles et voiture incendiées
Un peu avant 17 heures, en dépit de l’interdiction de cette manifestation, il y a eu « des débordements, en particulier vers la place de l’Opéra où des poubelles ont été incendiées », relate un communiqué de la préfecture de police, dénonçant des « débordements inacceptables ». Sur le boulevard de la Madeleine, « un véhicule a été volontairement abandonné et incendié » par ses occupants, qui ont pris la fuite. Sur ce boulevard fréquenté, les passants ont paniqué, comme le montrent ces images postées sur Twitter par un touriste américain.
Vers 17 heures, des opposants au régime du président congolais Joseph Kabila, dont Watanabe serait un proche, se sont livrés à des débordements dans le secteur de la place de l’Opéra (IXe), où des poubelles ont été incendiées. «Par ailleurs, précise la préfecture de police, sur le boulevard de la Madeleine, les occupants d’une voiture ont volontairement abandonné et incendié leur véhicule avant de prendre la fuite ».
A 17h30, trois personnes ont été interpellées et placées en garde à vue. Les investigations se poursuivent pour identifier les auteurs de ces violences. Sur place, la tension est montée alors que les manifestants se sont retrouvés encerclés par les forces de l’ordre.
Avec Afp, Franceinfo et Le Parisien