G20: première rencontre entre Donald Trump et Vladimir Poutine à Hambourg

G20: première rencontre entre Donald Trump et Vladimir Poutine à Hambourg

Le président américain Donald Trump s’est entretenu pour la première fois avec son homologue russe Vladimir Poutine vendredi en marge du sommet du G20 pour tenter de remettre sur les rails une relation houleuse entre les deux pays, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête de cet article.

Cette rencontre est intervenue dans une atmosphère tendue et chaotique: le sommet des 20 dirigeants les plus puissants du monde est perturbé par de multiples heurts entre policiers et militants antimondialistes dans les rues de Hambourg en Allemagne.

« C’est un honneur d’être avec vous », a déclaré Donald Trump au début de la rencontre en saluant son homologue d’une franche poignée de mains. Le président américain a dit espérer que leur discussion apporte « beaucoup d’éléments très positif pour la Russie, les Etats-Unis et tous ceux qui sont concernés ».

« Je suis ravi de vous rencontrer et j’espère que (…) cette rencontre se soldera par un résultat positif », a renchéri Vladimir Poutine. « Nous avons parlé au téléphone, mais les conversations téléphoniques ne sont jamais suffisantes », a souligné le maître du Kremlin.

 « Rencontre constructive »

Après ce petit rituel accordé aux médias, les deux dirigeants se sont retrouvés en tête à tête pour discuter de plusieurs dossiers chauds. « La rencontre a été très constructive, la connexion entre les deux dirigeants s’est faite très rapidement », a déclaré le secrétaire d’Etat américain Rex Tillerson à la presse.

« Il y a très clairement une alchimie positive entre eux », a-t-il ajouté en commentant la toute première rencontre des deux dirigeants, à laquelle il a participé. « Il y a tellement de sujets sur la table (…) tous ont été à peu près abordés (…) Ni l’un ni l’autre ne voulait mettre un terme » à la réunion, a-t-il dit.

Des membres de la délégation américaine « ont même envoyé la Première dame » des Etats-Unis, Melania Trump, « à un moment pour voir si elle réussissait à nous faire arrêter (la réunion), mais cela n’a pas fonctionné non plus et nous avons fait une heure supplémentaire. Clairement elle a échoué », a-t-il plaisanté.

« Échange « très vigoureux »

Malgré cette apparente entente, les discussions ont dû se tendre lorsque les deux hommes ont abordé le dossier de l’ingérence présumée des Russes dans l’élection présidentielle américaine. Il y a eu un « échange très long et très vigoureux » entre les deux chefs d’Etat, a déclaré Rex Tillerson.

Il a estimé que les interférences russes constituaient « un obstacle significatif » dans les relations entre les deux pays. Donald Trump « a insisté à plusieurs reprises auprès du président Poutine au sujet de l’ingérence russe », a dit le chef de la diplomatie américaine, ajoutant que le président russe avait « nié une telle implication, comme il l’a fait dans le passé ».

La délégation russe a eu toutefois une autre interprétation de l’entretien entre les deux dirigeants. Pour Moscou, en effet, Donald Trump, a « accepté » les dénégations russes sur ce sujet très sensible.

« Le président Trump a dit qu’il avait entendu des déclarations claires de Poutine affirmant que ceci n’est pas vrai et que les autorités russes ne sont pas intervenues, et qu’il accepte ces déclarations », a indiqué le ministre russe des Affaires étrangères.

Contentieux

Jeudi à Varsovie, Donald Trump a critiqué ouvertement le rôle « déstabilisateur » de la Russie, accusée notamment par les Occidentaux de soutenir militairement les séparatistes prorusses en Ukraine. Les autres motifs de crispation ne manquent pas non plus, de la guerre en Syrie aux soupçons de collusion avec la Russie dans lesquels est empêtré Donald Trump.

Sur la Syrie, les deux pays continuent à dialoguer malgré de lourds différends, notamment après la destruction par les Américains d’un avion syrien qui menaçait, selon eux, leur allié kurde.

Les Etats-Unis sont « prêts à explorer la possibilité d’établir avec la Russie des mécanismes communs » de stabilisation de la Syrie, dont des zones d’exclusion aérienne et une « livraison coordonnée de l’aide humanitaire », avait souligné le chef de la diplomatie américaine Rex Tillerson à la veille du sommet.

Outre ce temps fort diplomatique, le G20 débat de sujets difficiles, comme le climat et le commerce, dans un centre de congrès transformé en camp retranché face à des militants anti-G20 déterminés à en découdre. Plusieurs milliers de manifestants tentaient de converger vendredi soir vers la Philharmonie de l’Elbe à Hambourg, où les 20 chefs d’Etat et de gouvernent devaient assister à un concert avec leurs épouses.

Avec Huffpost