Egypte: Hosni Moubarak blanchi de l’accusation de complicité de meurtre

Egypte: Hosni Moubarak blanchi de l’accusation de complicité de meurtre

hosni moubarakDans un jugement retentissant, la justice égyptienne a levé les accusations de corruption et de complicité de meurtre contre Hosni Moubarak. Il reste toutefois en prison, où il purge une peine de trois ans pour une autre affaire de corruption.
L’ancien président Hosni Moubarak a été acquitté, samedi 29 novembre, par la justice égyptienne alors qu’il était accusé de complicité de meurtre de centaines de manifestants durant la révolution de 2011. Il lui était précisément reproché d’avoir ordonné à la police de réprimer le soulèvement populaire ayant fait 846 morts et qui a finalement eu raison de son régime.

La cour a également blanchi l’ex-raïs de 86 ans, et ses fils Alaa et Gamal, d’accusations de corruption dans le cadre de la vente de gaz naturel égyptien à Israël. Malgré son acquittement, l’ancien président ne serait toutefois pas libéré puisqu’il purge actuellement une peine de trois ans de prison pour une autre affaire de corruption.

L’ancien président, qui risquait la prison à perpétuité, a salué d’un geste de la main le verdict depuis la cage des accusés, où il était installé sur une civière, l’air grave et lunettes de soleil sur le nez. « Je n’ai rien fait de mal », a-t-il ensuite affirmé dans une interview par téléphone à la télévision.

Quelques dizaines de jeunes gens se sont rassemblés pour protester contre le verdict à Suez, ville où avait été recensé le premier mort du soulèvement contre le régime Moubarak. Ils ont été rapidement dispersés par la police, a-t-on déclaré de source proche des services de sécurité.

Deux manifestants tués et neuf autres blessés

À la tombée de la nuit, les forces de sécurité égyptiennes ont fait usage de gaz lacrymogènes, de grenaille et de canons à eau samedi pour disperser des manifestants rassemblés au centre du Caire pour protester contre l’abandon des charges de complicité de meurtre qui visaient l’ex-président Moubarak. Deux manifestants ont été tués et neuf autres blessés dans les échauffourées, a déclaré Hossan Abdel Ghaffar, porte-parole du ministère de la Santé.

Un millier de personnes s’étaient rassemblées samedi soir aux abords de la place Tahrir, épicentre de la contestation anti-Moubarak début 2011, en scandant « À bas le régime militaire ! » et des slogans hostiles à Hosni Moubarak comme au président Sissi.

Lors d’un premier procès en juin 2012, avant la reprise en main du pouvoir par l’armée, Hosni Moubarak avait été condamné à la prison à perpétuité dans le cadre de cette affaire. Mais la sentence avait été annulée pour des raisons techniques et l’affaire rejugée. Durant le nouveau procès ouvert en mai 2013, la plupart des témoins – des hauts responsables de la police et de l’armée en poste sous Moubarak – ont livré des témoignages jugés favorables à l’accusé.

Par ailleurs, la même cour a également acquitté cinq hauts responsables de la sécurité de l’ancien régime, dont l’ex-ministre de l’Intérieur de Hosni Moubarak, Habib el-Adly. Le juge Mahmoud Kamel al-Rashidi les a en effet déclaré « innocents ».

Avec AFP et Reuters