Égypte: au moins 28 chrétiens Coptes tués dans l’attaque d’un bus

Égypte: au moins 28 chrétiens Coptes tués dans l’attaque d’un bus

Un bus transportant des chrétiens a été attaqué en Égypte vendredi matin. Le bilan est de 28 morts et 25 blessés, selon le ministère de la Santé.

Nouvelle attaque meurtrière en Égypte. Selon les déclarations du porte-parole du ministère de la Santé Khaled Megahed, faites à la télévision d’État, une vingtaine de personnes ont été tuées vendredi matin dans l’attaque par un groupe d’hommes armés et masqués d’un bus transportant des chrétiens vers un monastère copte. Il y aurait au moins 28 morts, dont de nombreux enfants, a indiqué le porte-parole du ministère de la Santé. Quelque 25 autres personnes sont blessées, a-t-il ajouté.

Selon le ministère de l’Intérieur, les assaillants étaient à bord de trois pick-up quand ils ont attaqué le bus qui amenait les passagers au monastère de Saint-Samuel, dans la province de Minya, à plus de 200 kilomètres au sud du Caire. Ils ont ensuite pris la fuite. Les hommes masqués ont ouvert le feu « à l’arme automatique », a indiqué le gouverneur de la province de Minya, Essam el-Bedawi. Des images de la télévision d’État ont montré un bus criblé d’éclats de balles et aux fenêtres et pare-brise complètement détruits. D’autres images circulant sur les sites des médias égyptiens ont montré des corps sans vie éparpillés dans le sable du désert autour du bus.

Un acte « inacceptable »

Cette attaque n’a pas été revendiquée mais intervient un mois et demi après des attentats contre deux églises coptes, qui avaient fait 45 morts et avaient été revendiqués par le groupe djihadiste État islamique (EI). L’EI, qui avait également revendiqué un attentat contre une église copte du Caire en décembre (29 morts), s’est engagé ces derniers mois à multiplier les attaques contre la minorité copte en Égypte, qui représente environ 10 % des quelque 90 millions d’habitants de ce pays. Les Coptes forment la plus importante communauté chrétienne du Moyen-Orient, et l’une des plus anciennes, dans un pays où les musulmans sunnites sont largement majoritaires. Une branche de l’EI sévit dans le nord de la péninsule du Sinaï, où elle attaque régulièrement les forces de sécurité. Elle y a également procédé à des attaques ciblées contre des chrétiens, poussant des dizaines de familles à fuir la région.

Al-Azhar, prestigieuse institution de l’islam sunnite basée au Caire, a condamné l’attaque qui a eu lieu à la veille du début du ramadan, le mois de jeûne musulman. Le grand imam Ahmed Al-Tayeb l’a qualifiée d’« inacceptable » et affirmé qu’elle visait à déstabiliser l’Égypte. L’Église copte a, elle, appelé « à prendre des mesures pour prévenir ces incidents qui ternissent l’image de l’Égypte ». Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a présenté ses condoléances au peuple égyptien après ce « terrible attentat ». « Le terrorisme sera plus rapidement mis en échec si tous les pays s’unissent contre lui », a-t-il affirmé. Le président russe Vladimir Poutine a assuré de son côté qu’il s’agissait d’« un nouveau témoignage de la barbarie et de la cruauté du terrorisme ». « Nul ne doit craindre pour sa vie en pratiquant sa foi », a réagi le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian sur Twitter.

Soutien papal

Après la double attaque du jour des Rameaux le 25 mars, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi avait déclaré l’état d’urgence pour trois mois et accusé les djihadistes de vouloir semer la division dans le pays en s’en prenant aux minorités. La justice a annoncé la semaine dernière avoir déféré devant la justice militaire 48 personnes soupçonnées d’être impliquées dans les trois attaques contre des églises. Selon le parquet, les accusés dirigeaient ou appartenaient à « deux cellules » rattachées à l’EI, au Caire et dans le sud de l’Égypte, et avaient suivi « un entraînement militaire dans des camps de l’EI, en Libye et en Syrie ».

La communauté chrétienne égyptienne a reçu le mois dernier le soutien du pape catholique François, qui avait plaidé au Caire pour le dialogue entre musulmans et chrétiens. Il avait rencontré le pape copte orthodoxe Tawadros II et le grand imam d’Al-Azhar et s’était rendu dans l’église visée en décembre.

Le point avec Agences