Crash de Malaysia Airlines: Washington accable la Russie, l’UE renforce ses sanctions contre Moscou

Crash de Malaysia Airlines: Washington accable la Russie, l’UE renforce ses sanctions contre Moscou

malaysia-MH17-Les États-Unis affirment que l’armée ukrainienne a essuyé des tirs d’artillerie effectués depuis la Russie. De son côté, l’Union européenne planche sur des mesures de sanctions touchant directement l’économie russe.

Les États-Unis ont affirmé, jeudi 24 juillet, détenir des preuves que des militaires russes ont procédé à des tirs d’artillerie depuis leur territoire contre des positions de l’armée ukrainienne. Moscou aurait en outre l’intention d’envoyer davantage de lanceurs de roquettes aux rebelles pro-russes situés dans l’est de l’Ukraine, a déclaré la porte-parole adjointe du département d’État, Marie Harf, citant des sources du renseignement américain.

Selon les informations américaines, des armes « continuent de traverser la frontière » vers l’Ukraine, depuis que l’avion du vol MH17 de la Malaysia Airlines a été abattu, le 17 juillet.

Face à cette situation, l’Union européenne (UE) a nettement élargi, jeudi, ses sanctions ciblées contre la Russie, et prépare activement un renforcement avec des mesures touchant directement l’économie russe.

Quinze nouvelles personnalités visées

Bruxelles a ainsi ajouté à sa liste noire 15 personnalités, neuf entreprises et neuf institutions accusées de soutenir les séparatistes dans l’est de l’Ukraine. La liste doit être publiée vendredi en fin d’après-midi au Journal officiel de l’UE. Jusqu’alors, elle comprenait 72 personnalités russes et ukrainiennes pro-russes, ainsi que deux entités ayant leur siège en Crimée, la péninsule ukrainienne rattachée à la Russie en mars.

Le principe de ces nouvelles sanctions ciblées avait été initialement décidé par les chefs d’État et de gouvernement le 16 juillet, en l’absence d’efforts de Moscou en faveur de la désescalade en Ukraine. Mais la destruction en vol le lendemain d’un avion malaisien dans l’est de l’Ukraine, attribué au tir d’un missile par les séparatistes pro-russes, a conduit l’UE à envisager sérieusement de passer à une nouvelle phase de sanctions frappant des secteurs entiers de l’économie russe.

Jeudi, les ambassadeurs ont commencé à examiner un document établi par la Commission européenne, qui présente plusieurs options. « Ils ont fait des progrès », a indiqué une source européenne à l’AFP. Les 28 ont discuté de mesures visant à « restreindre le commerce avec la Crimée et Sébastopol, et les investissements » dans cette région. Aucune décision n’a été prise, mais une nouvelle réunion est prévue dès vendredi.

« Restreindre l’accès aux marchés pour les institutions financières publiques russes »

Parmi les options, la principale consisterait à couper les financements des banques publiques russes, a indiqué le « Financial Times ». Tout ressortissant de l’UE aurait interdiction d’investir dans des titres de dette et des actions émis par des institutions financières russes détenues à plus de 50 % par l’État. L’an dernier, quelque 7,5 milliards d’euros d’obligations auraient été émises par ces banques sur les marchés européens.

Bruxelles suggère en outre d’empêcher les banques russes d’émettre de nouveaux produits sur les places financières européennes, pour les empêcher de lever des fonds auprès de non-Européens, notamment via la City de Londres.

« Restreindre l’accès aux marchés pour les institutions financières publiques russes […] limiterait leur capacité à financer l’économie, à moins que les autorités russes leur fournissent des financements de substitution, souligne le document. Cela créerait aussi une incertitude sur les marchés, qui devrait affecter le climat des affaires et accélérer la fuite des capitaux ».

Le document de la Commission préconise également l’interdiction d’exporter des « technologies sensibles », notamment dans le secteur de l’énergie, qui est stratégique pour la Russie.

Les 28 pourraient décréter un embargo sur les ventes d’armes, même si les exportations européennes vers la Russie sont dix fois moins élevées que celles de la Russie vers les pays de l’UE. Alors que la France insiste pour livrer le premier navire porte-hélicoptère Mistral à la Russie pour honorer un contrat signé en 2011, la Commission préconise d’exempter les contrats existants et de limiter la mesure aux futurs contrats.

Avec AFP