Corps repêchés à Kinshasa: interrogations autour des téléphones retrouvés

Corps repêchés à Kinshasa: interrogations autour des téléphones retrouvés

kinshasa_riviere_ndjiliBientôt une semaine après la découverte de six corps sans vie dans la rivière Ndjili, à Kinshasa, il n’y a toujours aucune explication sur ce qui a bien pu arriver. Il s’agit de jeunes gens de même génération. L’enquête a été confiée au parquet de grande instance de Matete. Des doutes subsistent autour des téléphones portables retrouvés et les traces de violence observées sur les cadavres.
A ce stade de l’enquête, la procureure de la République Kahondo dit ne pas être autorisée à communiquer le moindre détail de cette affaire. Mais, selon des sources contactées par RFI, quatre téléphones cellulaires – et non pas deux comme affirmé il y a quelques jours – ont été retrouvés sur deux des six cadavres repêchés dans la rivière Ndjili.

Elément curieux, ces téléphones – toujours selon les mêmes sources – n’avaient pas été transmis à la justice dans les premiers jours de l’enquête. Qui avait alors intérêt à empêcher que ces pièces arrivent entre les mains de la justice ? Des questions également à propos des traces de violence observées sur l’ensemble des cadavres charriés ce dimanche-là par les eaux de la rivière Ndjili.

Des ONG réclament une enquête indépendante

« Cela m’étonne un peu, réagit Emmanuel Cole de la Fondation Bill Clinton pour la paix (FBCP), au micro de RFI. Au moment où l’enquête n’a pas encore abouti, le porte-parole du gouvernement a déclaré que ce sont les Kuluna [gangs de quartiers, ndlr] qui sont à la base de cela. Je ne sais pas où il a eu cette information-là. »

Les ONG des droits de l’homme, dont la Voix des sans voix et la FBCP, pensent qu’il pourrait s’agir des jeunes gens suppliciés dans un endroit où ils auraient été séquestrés. C’est pourquoi ces ONG exigent une enquête indépendante à laquelle devra être également être associé le bureau conjoint des Nations unies pour les droits de l’Homme.

Rfi