Violences au Kasaï: Washington accuse l’armée congolaise


Nikki Haley, l’ambassadrice américaine à l’Onu, n’a pas la réputation d’utiliser la langue de bois ou de faire dans la dentelle. « S’il ne se penche pas sur les faits aussi horribles que ceux qui se produisent dans les Kasaï, a quoi sert-il donc ?, a-t-elle lancé à l’attention du Comité des droits de l’homme de Genève qu’elle accuse d’immobilisme dans le dossier des massacres du Kasaï.
Elle en a profité, au passage, pour rappeler l’impérative nécessité d’envoyer rapidement une commission d’enquête internationale dans la région pour faire toute la lumière sur les crimes au Kasaï.
Nikki Haley a aussi pointé un doigt accusateur en direction de l’armée congolaise. Elle a expliqué être en possession de « nouveaux rapports » très préoccupants qui font état d’une vaste « campagne de meurtres et de viols qui visent essentiellement les femmes et les enfants » du Kasaï. Des violences orchestrées par les militaires des Forces armées congolaises, selon Nikki Haley.
Débat ce mardi
C’est logiquement ce mardi 20 juin que le comité des droits de l’homme doit se pencher sur cette question. Pour parvenir à l’envoi d’une enquête internationale, il faut que les 47 Etats membres parviennent à se mettre d’accord, ce qui est loin d’être gagné d’avance, certains pays africains préférant opter pour une assistance onusienne aux autorités congolaises. Mais devant la violence des exactions et l’exode massive de plus d’1,3 million de Kasaïens et la médiatisation de ces faits horribles, la piste qui conduit à l’envoi d’une commission d’enquête, se dégage petit à petit.
Le conseil des droits de l’homme de l’Onu a bien intégré aussi le fait que ne pas prendre une position offensive sur le Kasaï pourrait créer, cette fois, une crise diplomatique majeure avec Washington qui veut des réponses claires suite au meurtre des deux experts des Nations Unies (dont un Américain) et plus des débats sans fin.
Avec La Libre Afrique