Syrie : Assad exclut de négocier avec les insurgés
Le président syrien Bachar Al-Assad exclut de négocier avec les rebelles tant que ces derniers ne déposeront pas les armes et affirme que la Russie soutient plus que jamais son gouvernement.
Dans une longue interview au magazine allemand Der Spiegel, Assad ajoute qu’il ne croit pas à un règlement du conflit par le biais de négociations avec les insurgés. « Selon moi, une opposition politique ne porte pas d’armes. Si quelqu’un dépose les armes et veut retrouver la vie quotidienne, alors on peut discuter », dit-il.
Le président américain Barack Obama n’a « même pas l’ombre d’une preuve » de l’utilisation d’armes chimiques par les forces gouvernementales syriennes, assure encore Bachar Al-Assad. « Il n’a rien d’autre à offrir que des mensonges », ajoute le président syrien, qui voit dans les Russes « de vrais amis ». « Ils comprennent bien mieux ce qui se passe réellement ici. Les Russes sont bien plus indépendants que vous en Europe, qui vous positionnez tellement par rapport aux Etats-Unis », dit-il. « [Le président russe Vladimir] Poutine est plus que jamais déterminé à nous soutenir. Il sait, de par son propre combat contre le terrorisme en Tchétchénie, ce que nous vivons ici », estime Bachar Al-Assad. S’exprimant dans un média allemand, il tend une perche et propose l’envoi de négociateurs allemands, suggérant que Berlin pourrait jouer un rôle de médiation. Il accuse les occidentaux d’avoir « plus confiance en Al-Qaida que dans sa parole ».
Le président syrien concède cependant que son gouvernement a peut-être été trop dur dans sa répression au début, mais il se dit fidèle à sa décision de « combattre le terrorisme et défendre [son] pays ». Il annonce en outre que des élections présidentielles auront lieu deux mois avant la fin de son mandat, qui s’achève en août prochain, et laisse planer le doute sur sa candidature.
« Si j’ai le sentiment que le peuple syrien veut que je sois président dans une prochaine étape, je me porterai candidat », a ainsi affirmé M. Assad dans un entretien à la chaîne turque Halk-TV diffusé vendredi soir par l’agence de presse officielle SANA. « Si la réponse est non, je ne le ferai pas », a-t-il ajouté, précisant que sa décision serait « plus claire dans les quatre ou cinq mois ». Dans cette même interview, M. Assad a accusé les rebelles, qu’il qualifie de « terroristes », d’aspirer à créer un « Etat islamique » en Syrie. « Ils n’ont rien à avoir avec l’islam, ils viennent du monde entier, de plus de 80 pays pour mener le djihad [guerre sainte] et créer cet Etat. »
Le Monde