JO 2024: Paris obtient l’organisation des Jeux olympiques de 2024

C’est officiel ! Les membres du Comité international olympique (CIO) ont attribué l’organisation des Jeux olympiques 2024 à Paris, 2028 à Los Angeles.
Après un siècle d’attente et de cuisants échecs, Paris a été comme prévu officiellement désignée ville hôte des jeux Olympiques 2024, ce mercredi 13 septembre vers 20h00 lors de la 131e session du CIO à Lima. Parallèlement, au terme du même processus de vote, Los Angeles s’est vue confier les JO d’été 2028.
Une salve d’applaudissements a salué la victoire de Paris 2024, tant attendue après l’immense déception de 2012.
Paris était serein mais n’osait pas y croire…
« Nous sommes déterminés et enthousiastes », a déclaré à la presse Tony Estanguet, juste avant l’ouverture vers 9h00 locales (16h00 françaises) de la 131e session du CIO par Thomas Bach, son président. Qualifiée « d’historique » par ce dernier, cette session l’est à plus d’un titre. Vous pouvez suivre le live du vote et de l’annonce officielle du CIO dans la vidéo en tête d’article.
Pour Paris d’abord qui, après trois défaites douloureuses, dont la dernière en 2005 face à Londres-2012, va enfin décrocher le Graal que représentent les JO du centenaire, grâce à un dossier calibré pour combler les attentes du CIO, mais aussi un timing et un enchaînement de circonstances hyper favorables. La ville, où le baron Pierre de Coubertin avait fondé le CIO et fait renaître les jeux Olympiques en 1894, accueillera donc la grand messe olympique pour la troisième fois après 1900 et 1924.
Ce mercredi à 11h00 locales, les deux villes ont droit à 25 minutes chacune pour une ultime présentation. Un message vidéo d’Emmanuel Macron sera alors diffusé. Les quelque 90 membres du CIO présents éliront ensuite par un unique vote à main levée les deux villes hôtes à 13h00. La question qui leur sera posée sera en substance la suivante: « Approuvez-vous l’accord tripartite conclu entre le CIO, Paris et Los Angeles? »
« La France mérite ce moment »
« La France mérite ce moment », a estimé dans un entretien à l’AFP Tony Estanguet, qui dit avoir « hâte d’être au 2 août 2024 pour la cérémonie d’ouverture ». La décision prendra une dimension tout aussi historique pour Los Angeles, déjà hôte à deux reprises des Jeux en 1932 et 1984 et surtout pour le CIO qui rompt avec la tradition en attribuant deux éditions des JO lors d’une même session.
Cette session intervient dans un climat tendu pour le CIO, avec tout d’abord une enquête ouverte au Brésil sur des soupçons de corruption dans l’attribution des JO-2016 à Rio.
De plus, le mouvement olympique est loin d’être serein à cinq mois de l’ouverture des Jeux d’hiver de Pyeongchang, en Corée du Sud, du fait des tensions liées à la Corée du Nord et de l’incertitude qui pèse, comme avant les Jeux de Rio, sur la participation ou non des athlètes russes en raison des accusations de dopage généralisé.
Paris évident favoris face à Los-Angeles
Présenté comme un geste chevaleresque, le renoncement de Los Angeles à briguer 2024 pour accepter 2028 n’est en réalité, selon les observateurs, qu’un acte de résignation. « Il n’y avait aucun élément objectif, aucun argument rationnel pour donner les Jeux 2024 à LA. Paris était favori », avance Etienne Thobois, directeur général de la candidature. Un avis majoritairement répandu au sein du CIO.
Car, de ses cuisantes défaites pour 1992, 2008 et surtout 2012 face à Londres, le mouvement sportif français a retenu la principale leçon: ce serait à lui, à l’avenir, de porter une éventuelle candidature et de convaincre les politiques d’abandonner le pilotage.
Un résultat connu d’avance mais « ça ne diminue en rien l’émotion et l’importance »
Bernard Lapasset, président de World Rugby, en fut le premier patron. Derrière, se sont agrégés le triple champion olympique de canoë Tony Estanguet, son alter ego à la tête de la candidature, puis Teddy Riner, présent à Lima, Marie-José Pérec et autres héros de l’imagerie sportive nationale.
Après toute la pression d’une campagne incertaine de quatre ans, l’absence de suspense imprime donc une atmosphère particulière à cette session. « C’est une session que j’attends depuis tellement longtemps qu’il y a énormément de tension et d’enjeu, car, on parle de ramener les Jeux en France et à Paris », souligne encore Tony Estanguet. « Il y a moins de suspense mais ça ne diminue en rien l’émotion et l’importance de ce moment », ajoute le futur président du Comité d’organisation.
Mais « ne jamais vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué »
Au milieu de cet océan d’optimisme, la seule (petite) note de prudence est venue d’Edouard Philippe. « La sagesse m’a appris à ne jamais vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. L’annonce sera faite ce soir. Si l’annonce est confirmée, je serai le plus heureux des hommes. Mais ne comptez pas sur moi pour me réjouir avant qu’elle ne soit officielle », a déclaré le Premier ministre sur France 2.
De son côté, Paris-2024 a tout prévu: le comité de candidature a réservé le restaurant gastronomique Astrud et Gaston, l’une des meilleures adresses de Lima, pour savourer son succès. Avant une série de festivités à Paris dès jeudi et une réception à l’Elysée.
Puis dès le 21 septembre, Emmanuel Macron et Anne Hidalgo accompagneront M. Bach à Marseille qui accueillera en 2024 les épreuves de voile.
Avec Huffpost