RDC: une « marche de colère pacifique » de l’opposition dispersée à Goma

RDC: une « marche de colère pacifique » de l’opposition dispersée à Goma

goma-manifUne « marche de colère pacifique » de l’opposition dénonçant de récents massacres dans la province du Nord-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo, a été dispersée samedi matin à Goma, capitale provinciale, ont annoncé des opposants et le maire de la ville.

Samedi matin dans le centre-ville de Goma quelques « centaines » de militants se sont réunis à l’appel, notamment, de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), premier parti d’opposition, et de l’Union pour la nation congolaise (UNC), troisième parti d’opposition.

Leur « marche de colère pacifique » visait à « compatir avec les compatriotes (du territoire) de Beni », où environ 80 personnes ont été massacrées en octobre, a expliqué à l’AFP Stéphane Mashukano, porte-parole de l’UNC au Nord-Kivu. Elle dénonçait aussi l' »insécurité dans la ville de Goma ».

Selon ce porte-parole, le maire de Goma, Naason Kubuya Ndoole, leur a demandé de se disperser mais ils ont refusé. La police a eu recours au gaz lacrymogène, a-t-il ajouté, affirmant qu’il y avait eu plusieurs blessés.

Interrogé par l’AFP, M. Kubuya Ndoole a expliqué que la manifestation avait été « interdite » et que la police était intervenue pour disperser les « quelques dizaines de manifestants » qui ne voulaient pas partir.

« A Goma, il y a une paix précaire (…). Nous n’autorisons pas qu’il y ait encore des agitations », alors que le ministre de l’Intérieur, Richard Muyej, et les autorités de la province tentent d' »apaiser les esprits » à Beni et sa région, a-t-il insisté.

Au cours de la dispersion, le président fédéral de l’UDPS, Rubens Mikinbo, a été arrêté, a-t-il déclaré à l’AFP juste après sa libération, peu avant 12h00, heure locale (10h00 GMT). Le maire de Goma a confirmé que M. Mikinbo avait été « interpellé » brièvement pour avoir voulu « entêter la population » à manifester.

Le territoire de Beni a été ensanglanté en octobre par une succession de massacres attribués aux rebelles islamistes ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF): environ 80 civils ont péri en moins de quinze jours, provoquant des manifestations de colère dans plusieurs villes.

Opposée au régime du président ougandais Yoweri Museveni, l’ADF est présente depuis 1995 dans l’Est congolais, où de nombreux groupes armés sévissent depuis 20 ans. En janvier, l’armée et les casques bleus ont lancé des attaques qui l’ont affaiblie mais les rebelles ont repris l’initiative depuis quelques mois.

Afp