RD Congo: un avion escortant le président Felix Tshisekedi s’écrase dans le Maniéma, aucun survivant

RD Congo: un avion escortant le président Felix Tshisekedi s’écrase dans le Maniéma, aucun survivant

Un avion-cargo qui assurait la logistique d’un déplacement du président congolais Félix Tshisekedi dans l’est de la République démocratique du Congo est porté disparu depuis jeudi, selon un communiqué de l’autorité de l’aviation civile (AAC) parvenu vendredi à l’AFP. Les débris calcinés de cet appareil seraient donc retrouvés à Kasese dans le Maniema et aucun de passagers n’aurait survécu, renseignent des sources de la Régie des voies aériennes.

« Un avion-cargo de type Antonov 72 opéré par la force aérienne de la RDC, assurant la logistique présidentielle » jeudi et qui avait « à son bord 4 membres d’équipage et 4 passagers civils et militaires (…), a perdu contact avec le centre de contrôle (…) 59 minutes après son décollage » de Goma, écrit Jean Mpunga, directeur général de l’AAC.

L’appareil est parti de Goma jeudi à 13h32, temps universel. Il a perdu contact avec le centre de contrôle dans les airs aux environs de 15h, alors qu’il devait atterrir à Kinshasa à 16h43, temps universel.

Officiellement, quatre membres d’équipage et quatre passagers civils se trouvaient à l’intérieur de l’appareil.

Mais des sources parallèles proches de la présidence de la République renseignent que l’aéronef avait à son bord près de 27 personnes, dont une dizaine des gardes du président de la République, 9 collaborateurs civils et des véhicules de la présidence. Le chauffeur principal de Félix Tshisekedi fait partie des victimes du crash. Un membre du cabinet de la présidence, sous couvert d’anonymat, indique par ailleurs la présence dans l’appareil de trois personnes de la garde rapprochée du chef de l’État congolais ainsi que l’intendant général adjoint de ce dernier.

D’autres sources signalent aussi la présence dans l’avion de quatorze civils dont trois enfants.

Le président Félix Tshisekedi était rentré jeudi soir à Kinshasa, après une visite de quatre jours dans l’est de la RDC.

Mauvaises conditions météorologiques

« Avec une autonomie de 6 heures de route, l’Antonov 72 devait atterrir à Kinshasa à 16H43 TU (temps universel). Depuis cette perte de contact, des réquisitions d’informations lancées à toutes les stations sur sa route n’ont donné aucune information sur sa localisation », a expliqué M. Mpunga.

« Des dispositions nécessaires sont en cours au niveau de l’opérateur pour engager les recherches le plus rapidement possible. L’opinion sera informée de la suite des investigations », a-t-il indiqué.

Des enquêtes sont en cours pour localiser l’épave. Mais jusque-là, les responsables de l’AAC ne donnent pas de détails sur les circonstances de cet accident.

Plusieurs sources de compagnies aériennes privées ont elles aussi fait état de mauvaises conditions météorologiques dans cette zone jeudi.

Des accidents d’avion impliquant des Antonovs sont régulièrement enregistrés en République démocratique du Congo avec parfois de lourds bilans humains.

En septembre 2017, le crash d’un Antonov de l’armée avait fait 12 morts après son décollage de l’aéroport de Kinshasa.

Le crash le plus meurtrier d’un Antonov en RDC remonte en janvier 1996 : l’appareil avait raté son décollage à cause de la surcharge et s’était écrasé sur un marché de Kinshasa, faisant près de 350 morts.

Colère des militants UDPS

Cette information a fait monter le ton à Limete, fief de l’UDPS, le parti du chef de l’État. Les militants, qui ont monté des barricades dans le quartier, sont en effet persuadés que ce crash est le résultat d’une attaque, qu’ils imputent immédiatement à l’ancien président Joseph Kabila. « On ne veut plus de cette coalition Cach/FCC et des plans macabres de Kabila », préviennent désormais les partisans du président.

Sur place, à Limete, on retrouve ce vendredi les différents groupes de la ligue des jeunes ainsi que des motards de l’UDPS. Ils brûlent de temps à autre des pneus, sous le regard médusé de la police. Il y a quelques tirs de gaz lacrymogènes.

Jean-Marc Kabund, président du parti et vice-président de l’Assemblée nationale, a été appelé pour calmer les esprits. Depuis l’estrade du siège de l’UDPS, à l’aide d’un haut-parleur, il s’est dit très déçu, comparant ces militants à ceux de Lamuka, la plate-forme de l’opposant Martin Fayulu, évoquant des d’infiltrés qui chercheraient à semer le désordre.

Le « général » Kabund, comme le surnomment les combattants, a tenu à rappeler que le président Tshisekedi a besoin de la majorité au Parlement pour faire passer ses réformes et cette majorité, elle est entre les mains de Joseph Kabila. Il a enfin évoqué la boîte noire de l’appareil et l’enquête qui est déjà en cours. Jean-Marc Kabund et le secrétaire général de l’UDPS, Augustin Kabuya, disent avoir été envoyés par le chef de l’État, qui appelle ses partisans à faire preuve de patience.

Des centaines de combattants UDPS sont restés toute la journée sur le boulevard Lumumba à manifester pour réclamer la fin de la coalition entre Cach et le FCC.

(Bakolokongo avec Agences)