Crash d’Air Algérie: les drapeaux en berne en France à partir de lundi

france-Drapeau.berneLe travail des enquêteurs s’annonce difficile, les images montrent des débris métalliques difficilement identifiables. Paris a annoncé trois jours de deuil de niveau national.

Alors que la deuxième boîte noire a été retrouvée, et qu’un deuil de niveau national est décrété en France lundi pour trois jours, le travail des enquêteurs, notamment français, attendus samedi sur le site du crash du vol d’Air Algérie ayant fait 118 victimes dans le nord du Mali, s’annonce délicat en raison de la désintégration de l’appareil. «Il est aujourd’hui difficile de pouvoir récupérer quoi que ce soit, et même pour les corps des victimes, je pense qu’il est très difficile de pouvoir les récupérer parce que nous avons vu seulement des morceaux de chair humaine qui jonchaient le sol», a estimé le général Gilbert Diendiéré, chef d’état-major particulier à la présidence burkinabè.

Il faisait partie de la délégation du président burkinabè Blaise Compaoré qui s’est rendue vendredi après-midi dans la zone de Gossi, à environ 100 km de Gao, la plus grande ville du nord du Mali, où l’avion s’est écrasé jeudi. «Les débris étaient éparpillés sur une distance de 500 mètres mais nous avons constaté que cela est dû au fait que l’avion s’est écrasé d’abord (au) sol et a certainement dû rebondir pour aller plus loin», a-t-il ajouté. Les restes de l’appareil, un McDonnell Douglas MD83, avaient été repérés jeudi soir par un hélicoptère de l’armée burkinabè dans la zone de Gossi, proche de la frontière avec le Burkina Faso.

Vingt gendarmes et policiers français, de même qu’une équipe du Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA) français, sont arrivés sur place samedi. Ils devront notamment s’atteler à l’identification des victimes. L’accident s’est produit jeudi, 50 minutes après le décollage de Ouagadougou de l’avion affrété par Air Algérie auprès de la société espagnole SwiftAir, à destination d’Alger. A bord, se trouvaient 118 personnes : 112 passagers – dont 54 Français et 23 Burkinabè – et six membres d’équipage, tous espagnols.

«Je suis anéanti»

En plus des Français, Burkinabè et Espagnols, les victimes proviennent de plusieurs pays, dont le Canada, le Liban et l’Algérie, qui a décrété un deuil national de trois jours. L’accident a décimé des familles entières, laissant leurs proches inconsolables. Dans la commune de Gex (est de la France), on pleure la perte de 10 membres d’une même famille, sur trois générations. «Je suis anéanti», a témoigné Seydou Cissé, un Malien de Roubaix (nord de la France) après avoir appris la disparition dans le crash de son ami et compatriote Bakary Diallo, un réalisateur.

La région de Gao reste une zone dangereuse où des jihadistes continuent à sévir, de même que d’autres bandits et trafiquants armés profitant de l’immensité de cette zone en partie désertique, difficile à contrôler. Les soldats français y sont implantés depuis le début de leur intervention, en janvier 2013, pour chasser du nord du Mali les groupes liés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Les jihadistes avaient occupé la région pendant près de dix mois entre 2012 et début 2013.

L’Association internationale du transport aérien (Iata) a indiqué vendredi qu’elle allait «tout mettre en oeuvre» pour améliorer la sécurité aérienne, après une semaine noire au cours de laquelle trois crashs d’avions ont fait plus de 460 morts.air algerie-trajectoire

Carte avec la trajectoire du vol AH 5017 et zoom sur la région où des débris de l’avion ont été retrouvés avec les conditions météorologiques lors du crash

Avec Afp